Conduite de la politique monétaire et impact sur l’inflation en Tunisie
La politique monétaire a été confrontée depuis 2017 a des défis majeurs qui risquaient de compromettre sa capacité à honorer la mission principale qui lui a été assignée par le législateur, à savoir la préservation de la stabilité des prix. Les retombées de l’accentuation des déséquilibres macroéconomiques en cette période (la hausse des prix internationaux, la dépréciation du taux de change du dinar, les augmentations de salaires, les révisions des taux d’imposition, etc.) ont fortement alimenté les pressions sur les prix à la consommation.
Consciente de l’impact négatif de l’inflation sur l’activité réelle et les équilibres macroéconomiques globaux, la BCT a réagi de manière proactive et énergique afin de contrer la dérive de l’inflation. L’approche adoptée consistait à porter le taux d’intérêt réel en territoire positif, ce qui a favorisé une convergence de l’inflation vers sa moyenne de long terme. Cette orientation restrictive de la politique monétaire qui s’est consolidée, via le relèvement du taux directeur, en février 2019, à 7,75%, a fortement soutenu le processus désinflationniste et a réussi à ramener le taux d’inflation d’un maximum de 7,7% en juin 2018 à un plus bas de 4,9% en novembre 2020, renouant ainsi avec des taux d’intérêt réels positifs, action dont les effets bénéfiques n’ont pas tardé à se faire ressentir en termes de réduction «plus qu’anticipée» de la vulnérabilité extérieure, d’accumulation de réserves de change et d’appréciation du dinar vis-à-vis des principales devises.
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