Tunisie: Ils ont fait 2020
En blouses blanches de soignants, en uniformes de sécuritaires et militaires, mais aussi de financiers, de chefs d’entreprise et autres investis de fonctions essentielles, ils ont marqué l’année 2020. Etat d’urgence, couvre-feu, terrorisme, Covid-19, confinement et crise économique et sociale : chacun a su tenir son poste, faisant preuve d’un haut degré de patriotisme. Si la palme d’or revient aux soignants, en première ligne face à une pandémie inédite et mystérieuse, tous les autres méritent hommage.
L’entreprise a résisté, ce qui n’est guère facile. Pas facile de maintenir près d’un millier de travailleurs et de continuer à servir chaque mois plus de 800 000 D de salaires, alors que l’usine est condamnée à l’arrêt de production et les débouchés d’export quasi fermés. Des exemples méritent mention.
Ghazi El Biche (Van Laack, Bizerte) offre un bel exemple de résilience et de redéploiement. Immédiatement, il s’est ingénié à se lancer dans la confection à très grande échelle de masques en tissu (faisant travailler sous son contrôle qualité des dizaines d’unités dans le pays), puis des sur-blouses hygiéniques à usage unique. Raflant d’importantes commandes en Europe, honorés dans des délais records, et à grande satisfaction, il a réussi à sécuriser les emplois et à générer de bonnes performances.
Abdelaziz Essassi, fondateur de l’un des grands groupes tunisiens, a lui aussi montré l’exemple. Alors que le marché financier est sous perfusion, il n’a pas hésité à faire entrer en Bourse les Assurances Maghrebia, la compagnie qu’il avait fondée il y a près de 50 ans. Ouvrant son capital à de nouveaux actionnaires à la faveur d’une offre à prix ferme et d’un placement garanti, il a permis à la Bourse de Tunis d’accueillir à sa cote un nouveau titre et de qualité, après des années sans nouvelle introduction.