Olfa Benaouda, à l’inauguration du Pavillon Bourguiba à Paris : une double fierté
En tant que femme, d’abord, et d’ancienne résidente à la Maison de Tunisie à Paris, Olfa Benaouda était à la fois fière et émue. Prenant la parole lors de la cérémonie d’inauguration, dimanche après-midi, du Pavillon Bourguiba, à la cité universitaire internationale de Paris, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ne boudait pas son plaisir. Voilà un projet cher à tous qui se concrétise. Les heureux étudiants qui y résident et ceux qui leur succèderont au fil des années à venir, le doivent à Bourguiba, mais aussi à son disciple, Béji Caïd Essebsi qui y avait œuvré avec enthousiasme et conviction.
A la tribune ont pris place du côté tunisien, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, l’ambassadeur, Karim Jamoussi, et le chef de la mission universitaire, Taher Battikh. Du côté français, la ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Frédérique Vidal, Jean-Marc Sauvé, président de la Cité internationale universitaire de Paris, et le Recteur de l'académie de Paris, Recteur de la région académique d'Île de France, Christophe Kerrero.
Aux premiers rangs on reconnaît, outre les membres de la délégation tunisienne, l’ambassadeur représentant permanent de Tunisie auprès de l’Unesco, Ghazi Gherairi, les anciens ministres Slim Khalbous, René Trabelsi et Nidhal Ouerfelli, ainsi que l’ancien ambassadeur Hatem Atallah, Badreddine Ouali et Imed Frikha, l’ancien chef de la mission universitaire tunisienne.
La ministre Benaouda était bien inspirée pour rendre hommage à Bourguiba, souligner l’importance de cette nouvelle annexe de la Maison de Tunisie à Paris et célébrer le savoir face aux ténèbres. « C’est cette image de la Tunisie que nous voulons promouvoir, dira-t-elle, une Tunisie moderne et ouverte sur le monde en quête de savoir et de connaissance. Ce n’est certainement pas quelques illuminés haineux, sans culture et sans attaches, des terroristes qui viendront entacher l’image de notre pays. Non la Tunisie n’est pas une terre de terrorisme. Ma Tunisie est une terre d’ouverture et de tolérance, un pourvoyeur de talents et de lumières…et elle le restera toujours grâce à la contribution de nos citoyens responsables et éclairés. »
Discours
Habib Bourguiba, grand visionnaire et premier président de la République tunisienne a bataillé pour le droit des femmes et a fait de l’éducation et du savoir une priorité absolue. Ce nationaliste, juriste et ancien étudiant de la Sorbonne, était attaché aux valeurs du savoir et de la science.
Adepte de Kant et Descartes, il a bâti une Tunisie moderne fondée sur les valeurs universelles de l’éducation, la dignité et la justice sociale. Je suis d’autant plus fière de faire l’inauguration de cet évènement car je représente la femme Tunisienne qui s’est octroyée ses droits et frayé le chemin du savoir grâce à la politique moderniste de la Tunisie et à son père fondateur Habib Bourguiba.
Etre là avec vous aujourd’hui me rappelle de beaux souvenirs. Cette maison fut la mienne pour quelques années et à l’instar de tous les pensionnaires qui sont passés par ici, elle raconte une vie, un chemin parcouru pour gravir les échelons de la réussite et du savoir, elle rappelle des moments de labeur mais aussi Beaucoup de joie et de fierté pour la réussite et le parachèvement d’un long cycle d’études et de recherche. Cette maison toujours ouverte accueillante et généreuse pour les nouveaux arrivants ne peut être réduite à une simple résidence universitaire... car au-delà d’un lieu d’échange, de quête de l’excellence académique, notre chère « maison » était aussi un lieu bouillonnant …un vrai lieu de vie … ou foisonne les idées, les débats et la culture à l’image de la ville qui l’accueille, Paris la ville des lumières.
Le pavillon Habib Bourguiba reconnu de tous, non seulement en tant que prouesse architecturale, mais comme acquis majeur pour le rayonnement du savoir universel, la coopération et le développement. Avec ce pavillon, la Tunisie double pratiquement ses capacités d’accueil au profit de nos étudiants et des étudiants du monde, un renforcement de la capacité qui nous offre l’opportunité d’accueillir plus d’étudiants et donc de satisfaire une demande pour la destination France qui se maintient dans sa position de première et plus importante destination pour les plus méritants parmi nos élèves et étudiants.
A un moment où notre jeunesse universitaire et nos enseignants, toutes spécialités confondues, éprouvent le besoin de multiplier les opportunités de mobilité et d’échange, cette nouvelle réalisation nous offre l’opportunité pour élargir et développer une infrastructure appropriée pour faciliter l’intégration dans l’espace parisien.
Cette réalisation a été rendue possible grâce au savoir-faire et à l’esprit de coopération qui a animé plusieurs équipes et plusieurs acteurs aussi bien tunisiens que français. C’est là un nouveau fleuron de la coopération et du partenariat entre les autorités académiques et politiques des deux pays. De l’idée, au choix de l’emplacement, jusqu’à la conception et la réalisation, des dizaines de bonnes volontés et d’énergies se sont associées pour mener à terme cette réalisation au bénéfice des générations présentes et futures.
Je tiens à remercier toute l’équipe qui a veillé au succès et à la bonne gouvernance de cette nouvelle réalisation et je suis convaincue que la fondation de la maison de Tunisie ne manquera pas d’effort pour assurer le rayonnement nécessaire à ce nouveau foyer de lumière dans la ville des Lumières.
Nous savons depuis des générations que la principale richesse des sociétés modernes est constituée par le capital humain et l’intelligence. Pour cela, la Tunisie, terre d’ouverture et berceau des civilisations, a misé sur l’éducation, l’acquisition des savoirs et l’excellence. La mission universitaire tunisienne en France constitue une structure de relais pour l’ensemble de notre système de coopération universitaire.
La coopération universitaire et scientifique avec la France est un choix stratégique précieux. Non seulement des milliers d’étudiants tunisiens continuent à se former et à se perfectionner dans les multiples institutions universitaires à paris et dans les autres métropoles françaises, mais nos institutions de recherches et de formation se développent et progressent grâce à cette coopération avec leurs partenaires en France. Des conventions de coopération, des projets communs, des cursus nouveaux, des dizaines de publications scientifiques, fruits de cette coopération nourrissent chaque année cette dynamique fructueuse et de progrès pour tous.
En Tunisie, nous sommes convaincus que cette vocation d’ouverture et de coopération entre la Tunisie et la France est appelée à durer et à s’affirmer, comme en témoigne le projet de l’uftam. Ce projet pionnier d’université Franco-Tunisienne pour l’Afrique la méditerranée nécessite une collaboration soutenue et un appui des deux pays pour fleurir et renforcer le système éducatif en Afrique.
Aussi, la Tunisie s’apprête à accueillir bientôt le sommet de la Francophonie, un événement qui constituera une occasion privilégiée pour approfondir les liens de solidarité entre la France et ses partenaires qui constitue une large famille mondiale unie par les valeurs d’humanisme et de coopération dans la paix.
Nous sommes aujourd’hui confiants quant au chemin que s’est tracée la Tunisie. Le potentiel humain sur lequel on a misé porte d’ores et déjà ses fruits. Les compétences tunisiennes dont plusieurs sont passés par ce lieu, brillent par leur savoir et connaissances, pour faire rayonner l’image de notre chère Tunisie en France et aussi dans le monde.
La Tunisie qui a fait du savoir une priorité absolue est une véritable pépite de talents avec des compétences reconnues dans différents domaines et disciplines et je ne peux ici énumérer tous nos éminents savants, chercheurs, penseurs et praticiens qui de par leurs contributions et travaux ont beaucoup apporté à la science et au savoir.
Nos médecins par exemple installés ici en France se sont investis au péril de leur vie dans la lutte contre la covid19, ils ont sauvé des vies et accompli leur mission avec courage et expertise. Ces médecins tout comme les ingénieurs, universitaires et toute compétence à l’étranger ont été formés dans nos universités tunisiennes grâce à un système éducatif moderne et performant. Ce système a certes souffert d’un manque de ressources et de moyens, toutefois, il a misé sur l’excellence et a pu consolider et renforcer notre capital humain.
Les difficultés économiques que vit notre pays aujourd’hui ont malheureusement entravé l’insertion professionnelle de nos compétences en Tunisie. Toutefois, tous les efforts sont maintenant conjugués pour mettre en place les réformes nécessaires, renouer avec le progrès économique et accueillir nos compétences en Tunisie afin de profiter de leur savoir et expertise. Nous resterons toujours fiers de ces compétences à travers le monde et nous sommes confiants que la Tunisie gardera toujours sa place dans leur cœur et qu’ils contribueront à valoriser et faire rayonner son image.
C’est cette image de la Tunisie que nous voulons promouvoir, une Tunisie moderne et ouverte sur le monde en quête de savoir et de connaissance. Ce n’est certainement pas quelques illuminés haineux, sans culture et sans attaches, des terroristes qui viendront entacher l’image de notre pays. Non la Tunisie n’est pas une terre de terrorisme!
Ma Tunisie est une terre d’ouverture et de tolérance, un pourvoyeur de talents et de lumières…et elle le restera toujours grâce à la contribution de nos citoyens responsables et éclairés.
Je souhaite tout le succès et le rayonnement à notre Maison de Tunisie ! Maison de culture et d’ouverture dans la ville des lumières !
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