Quelles trajectoires possibles de développement de la Tunisie à l’horizon 2040 : un webinar à ne pas rater ce jeudi
C’est une étude intéressante sur les scénarios réalistes de développement économique et social de la Tunisie, d’ici 2040. Elaborée par l'Institut d'études de sécurité (ISS) et les Programmes des chaires de l'Organisation mondiale du commerce de l'Université du Nord-Ouest en Afrique du Sud et de l'Université de Tunis, elle sera mise en débat en séminaire à distance ce jeudi 10 décembre, à partir de 14 H heure de Tunis par webinar. (Inscription - Suivre en direct via zoom)
L’étude a été conduite à Tunis par Stellah Kwasi, Jakkie Cilliers et Lily Welborn, avec l’appui de l’ambassadeure de Tunisie à Pretoria, Narjes Dridi.
Les prévisions à long terme de l'ISS pour la Tunisie à l'horizon 2040 présentent trois scénarios qui mettent en évidence les perspectives de développement et les compromis nécessaires pour parvenir à un pays stable et prospère. La deuxième étude identifie les opportunités d'exportation de la Tunisie vers le reste de l'Afrique et vers l'Union européenne. Ces conclusions permettront aux décideurs politiques tunisiens de formuler des politiques économiques pertinentes.
Ce séminaire, présenté en anglais et en français avec interprétation simultanée, sera modéré par Prof. Jelel Ezzine, titulaire de la Chaire UNESCO sur les politiques en sciences, technologie et innovation, ENIT, Tunisie. Interviendront notamment:
• L’ambassadeure Narjes Dridi
• Stellah Kwasi, ISS Pretoria
• Leila Baghdadi, Université de Tunis
• Prof Wilma Viviers, Université du Nord-Ouest, Afrique du Sud
• Et Taoufik Habaieb, Directeur général, Leaders Media Group, Tunisie
L’ISS est une organisation africaine à but non-lucratif. Ses bureaux sont situés en Afrique du Sud, au Kenya, en Éthiopie et au Sénégal. Nos domaines de compétence sont la criminalité transnationale, la migration, la sécurité maritime et le développement, le maintien et la consolidation de la paix, la prévention de la criminalité et la justice pénale, l’analyse des conflits et la gouvernance.
L'Institut d'études de sécurité (ISS) travaille en partenariat pour développer les connaissances et les compétences qui assureront l'avenir de l'Afrique. Notre objectif est d’améliorer la sécurité humaine pour parvenir à une paix et une prospérité durables.
Principales conclusions
• Des lois progressistes en matière de santé sociale et reproductive en Tunisie ont créé des faux sentiments d’équité entre les genres et d’autodétermination. En effet, l’inégalité des revenus et des perspectives de travail persiste entre les régions et entre les genres. Les femmes et les jeunes diplômés sont les plus touchés.
• Les bons indicateurs macroéconomiques d’avant le début de la révolution, en décembre 2010, ont masqué des problèmes comme le fort taux de chômage, la corruption et un système sociopolitique qui profite aux initiés.
• La situation économique en Tunisie s’est détériorée depuis la révolution et les importantes dépenses publiques et politiques de subventions qui ont été engagées l’ont compliquée.
• La fragmentation politique actuelle et la crise économique mettront à l’épreuve la détermination du pays à conserver sa foi dans la démocratie.
• La Tunisie a une population instruite dont une partie importante est en âge de travailler. Cette main-d’œuvre pourrait, moyennant des possibilités d’emploi, produire un dividende démographique.
• La croissance économique tunisienne stagne en raison de la mauvaise gouvernance, de faibles niveaux d’investissements, d’un secteur formel restreint et d’un vaste secteur informel à faible productivité.
• La population tunisienne vieillit rapidement et, d’ici à 2022, le pays tombera en dessous du seuil de renouvellement de 2,1 naissances vivantes. En outre, d’ici à 2040, les dépenses de santé augmenteront en raison du fardeau de la gestion des maladies non transmissibles.
• La dépendance vis-à-vis des importations des produits alimentaires expose le pays aux chocs internationaux de la hausse des prix. Du fait de la baisse des réserves de change, la situation de la sécurité alimentaire du pays restera vulnérable jusqu’en 2040.
Principales recommandations
Le Gouvernement de la Tunisie devrait:
• Réformer l’économie pour permettre une plus grande inclusion et faciliter la concurrence — la plus difficile de ces réformes sera de tenter de formaliser le vaste secteur informel, en démantelant l’impact des intérêts établis et en abaissant les barrières à l’entrée dans l’économie formelle.
• Créer un environnement propice aux petites entreprises et à l’entrepreneuriat pour stimuler les affaires et encourager les investissements dans le secteur privé, et promouvoir la création d’emplois et l’entrepreneuriat.
• Poursuivre les efforts de mise en place de dispositifs plus ciblés de protection sociale, comme un programme universel d’allocations familiales qui permettrait de lutter plus efficacement contre la pauvreté et les inégalités et de réduire les subventions qui profitent aux riches.
• Réformer le droit du travail pour permettre au grand nombre de femmes et de jeunes qualifiés de participer au marché du travail.
• Améliorer la qualité de l’éducation et assurer une plus grande souplesse dans la langue d’enseignement.
• Profiter du potentiel de la Tunisie pour stimuler l’agriculture et améliorer la sécurité alimentaire.
• S’adapter aux impacts du changement climatique grâce à une meilleure gestion des ressources en eau et à la sensibilisation de la population à une utilisation responsable de l’eau.