Younes Ben Jemaa, le pionnier et innovateur de la promotion immobilière, est décédé
Visionnaire ! Younes Ben Jemaa qui vient de nous quitter l’avait toujours été. De l’espace et de l’aménagement urbain, il avait un regard porteur, géographique, nécessairement, mais aussi sociologique et fonctionnel. En plus de 40 ans de carrière dans l’habitat, le résidentiel, le social, et le commercial, il n’avait été que raffinement, bon goût et élégance. Si Habib Chaabouni et Larbi Mallakh, notamment, l'avaient précédé dans le secteur, Younès Ben Jemaa aura apporté une grande part d'innovation et de diversification. Pionnier, dans sa catégorie, il aura créé des espaces de vie fort agréables et de lieux de trvail et de commerce bien conçus.
A la tête de la société de promotion immobilière Edhamen, fondée début des années 1980, Younès Ben Jemaa, avait commencé par l’aménagement et le lotissement pour des logements sociaux. Mdjez el Beb et le Kairouanais pour commencer. Le pied à l’étrier, il s’attaque à de plus grands projets. Avec son ami et compagnon d’aventure, l’architecte talentueux feu Foued Elleuch, il s’élancera dans ce qui se conçoit de beau et se réalise de beau. Pour la construction, il faisait confiance à d’excellents entrepreneurs, mais aussi ingénieurs béton armés et autres corps de métiers, sélectionnant les matériaux, choisissant la quincaillerie, suivant au jour le jour chacun de ses chantiers.
A la Cité des Juges, ou celle des Pins, à la Marsa, au Carré du Lac, et dans les nouvelles zones de Carthage, ses empreintes sont posées, en marque d’excellence.
Esthète, Younès Ben Jemaa était aussi un finisseur exigeant. Chaque détail comptait pour lui. Avec l’architecte, le dessinateur, les ingénieurs, les tâcherons, les poseurs carreleurs, le décorateur et chacun des autres intervenants, il avait d’abord le sourire aux lèvres, l’amitié pour tous et la bonté chevillée au cœur. Son vrai métier n’était pas pour lui de vendre, mais d’offrir le bâti du bien-être, pour le travail, le commerce ou l’habitat. Très élégant dès sa prime jeunesse, les cheveux devenus argent, des lunettes à monture fine, et le verbe toujours courtois, il avait le don de partager avec les siens, proches ou lointains, parents, amis, partenaires ou clients, la joie de vivre.
Son jardin secret, cet enfant de Sfax, passé par l’armée, puis la Trapsa, l’avait cultivé au bord de la mer, à Maamoura. Partageant sa semaine entre la capitale et son refuge ressourçant, il était devenu l’enfant adopté du village.
Younès Ben Jemaa laisse le souvenir d’une élégance, d’un raffinement, d’une vision et de beaucoup de bonté. Allah Yerhamou.