Fadhel Abdelkefi : Ce que j’ai apprécié dans la ‘’Brève histoire de la Bourse de Tunis’’ de Hamza Knani, et ce qui reste à écrire (Vidéo)
Il a pratiqué la Bourse de Tunis sous toutes coutures durant les vingt-cinq dernières années. Fadhel Abdelkefi parle en connaisseur. A la tête de Tunisie Valeurs et du conseil de la Bourse, qui ne l’oublions pas, est une société anonyme, puis en tant que ministre des Finances (avril – septembre 2017), il ne peut qu’exercer une lecture attentive au récent ouvrage de Hamza Knani “Une Brève histoire de la Bourse de Tunis”, (Éditions Leaders). Il a en plus l’avantage d’avoir longtemps côtoyé l’auteur, le voyant à l’œuvre au quotidien. L’honneur lui échut de préfacer le livre, mais il nous en dit plus dans une interview exclusive : ce qu’il a aimé, ce qu’il attend de plus. Serait-il tenté, lui-même de consigner un jour ou l’autre ses propres mémoires ? N’en désespérons pas. Même si Fadhel Abdelkefi, avec sa discrétion et sa modestie légendaires n’y prétend pas. Pour le moment.
Dans son ouvrage, Hamza Knani, l'un des pères fondateurs de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, nous fait voyager dans le temps. L’auteur réanime les mémoires et illustre l'évolution de la Bourse de Tunis : du premier emprunt obligataire sous le règne de Ahmed Bey en 1937, à la création de la Bourse de Tunis en 1969 en passant par la réforme fondamentale du Marché Financier Tunisien par la loi de novembre 1994… Tout y est, illustrations inédites et historiques à l’appui.
Interview.
Vous avez pratiqué la Bourse de Tunis et le marché financier, à plus d’un titre. Comment avez-vous trouvé cet ouvrage?
J'ai connu Si Hamza Knani au tout début de ma carrière, début des années 90. A l'époque, il était déjà président de l'Association des Intermédiaires en Bourse (AIB), et moi un jeune diplômé qui essayait de se trouver une place. Il m’a été d’une grande aide et avec le temps on est devenus confrères. Aujourd’hui, je peux dire fièrement que nous sommes amis.
Cet ouvrage conte l'histoire de la Bourse dans ses plus intimes détails, avec des anecdotes très intéressantes, des sujets très importants. Hamza Knani a relevé l’importance de la coordination entre les pouvoirs publics de l’époque et les professionnels du marché.
Ce livre est un document de référence pour nos universitaires, nos étudiants et toute personne s'intéressant de près ou de loin au monde de la finance et de la bourse moderne.
Qu’est ce qui n’a pas été dit, selon vous, dans l’ouvrage?
Ce qui a peut-être manqué à cet ouvrage, ce sont les grandes réformes encore à entreprendre. On ne peut pas en parler comme une manière de pensée, mais il faudrait plutôt convaincre les pouvoirs publics de l'apport des marchés de capitaux.
Ensuite, je pense qu'il y a d'autres réformes sur lesquelles nous sommes en train de parler depuis plusieurs années en Tunisie et qu'on pourrait engager, notamment au niveau des produits d'épargne tels que les fonds immobiliers, les OPCI, les fonds monétaires... Nous pouvons aussi évoquer la réforme de levée de fonds pour des entreprises publiques au niveau de la Bourse de Tunis.
Pourriez-vous les esquisserdans un nouvel ouvrage?
Il faut jouir des qualités de l'auteur et je ne suis pas certain de les avoir. Ce genre d’ouvrage nécessite une certaine patience. Si Hamza Knani bénéficie de cette passion et de cette patience et c’est ainsiqu’il a apporté beaucoup de bien à ce marché avec cette loi fondamentale de 94. Nous avons fini par avoir La Banque Centrale des Titres, Tunisie Clearing et le système de négociation.
Si Hamza a été l’un des hommes à l'origine de cette nouvelle infrastructure de la Bourse de Tunis et qui, aujourd'hui, ne souffre à mon sens d'aucun élément manquant pour en faire un marché financier très développé. Nous avons beaucoup gagné en transparence et en sécurité des transactions. Nous avons même introduit des fonds de garantie de marché et en avons fait beaucoup de choses qui n'apparaissent pas aujourd'hui, du fait de la taille que gardent le marché financier tunisien, La Bourse de Tunis relativement à l'économie est relativement aux financements bancaires.
Malgré la mise à niveau en 1994 du Marché Financier Tunisien et de la Bourse de Tunis à hauteur des meilleurs standards internationaux, les chiffres ne reflètent ni l'économie tunisienne ni sa taille.
La Bourse de Tunis n'est donc pas représentative du tissu économique tunisien même après les créations du Conseil du Marché Financier (CMF), les dénouements des opérations de Bourse, de Tunisie Clearing…La capitalisation boursière est encore loin en termes de pourcentage du PIB du pays, comparativement à des pays arabes ou avec des marchés émergents.
Propos recueillis par Fatma Hentati
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Bravo si Hamza, c'est une bonne initiative vous êtes leaders du marché financier tunisien bravo encore une fois.
Depuis que je suis là en Tunisie le wiki est en panne, comment vous voulez que nos enfants restent dans ce pays, les responsables des PTT font comme c est t à eux personnels, et de qu ils savent que vous êtes immigrés en vous casse. Voilà où nous sommes soit quitté ce pays où vous auriez toutes les maladies possibles,
Hamza Knani est un enfant de la balle, pardon de la Bourse. Nul autre que lui ne la connaît et ne peut en parler et la décrire aussi bien. Son ouvrage prélassé par l’excellent Fadhel Abdelkafi est à lire évidemment sans aucune hésitation. De plus Hamza et Fadhel sont deux personnes d’une qualité intellectuelle et humaine qui force le respect. Mourad Guellaty
Fadhel Abdelkafi ancien ministre parle avec élégance et justesse de l’ouvrage de Hamza Knani. Hamza est un enfant de la balle, un enfant de la bourse, il a ouvert les yeux dans la BOURSE. Comment ne pas sauter et lire sans modération son ouvrage. Mourad Guellaty