Tunisie: une escalade dangereuse
Les évènements se précipitent en Tunisie laissant présager une escalade dangereuse. Certes, le feu couvait sous la cendre depuis quelque temps, mais la situation était plus ou moins gérable. Ce n’est plus le cas depuis 48 heures après la décision de la présidence de l’ARP de permettre à « un invité » de la coalition Al Karama qui a partie liée avec des associations terroristes d'accéder à l'hémicycle contre l'avis de la garde présidentielle qui assure la sécurité du parlement.
Sur cet évènement habilement exploité par Abir Moussi sont venus se greffer, les soupçons de conflit d'intérêt concernant le chef de gouvernement, le retrait possible de confiance au président de l'ARP, les maladresses des dirigeants d'Ennahdha qui se sont empressés d'entamer des consultations en vue d'un remaniement ministériel. Ce qu'il leur avait valu un désaveu de la part du chef de l'Etat. Celui-ci n'a pas râté cette occasion pour leur rappeler que ces consultations ne pouvaient être engagées tant que le chef de gouvernement était en poste.
Pour le moment, et comme cela lui arrive souvent, Ennahdha joue l'apaisement. Elle est même prête à quitter le gouvernement alors que Elyès Fakhfakh, révigoré par la réaction du chef de l'Etat, est conforté dans son poste et a déjà commencé ses consultations pour remplacer les ministres d'Ennahdha. Mais que se passera-il si les soupçons dont il fait l'objet sont avérés ?