News - 02.07.2020

Elyès Fakhfakh en mode ‘’Labess Alina’’ : J’y suis, j’y reste !

Elyès Fakhfakh en mode ‘’Labess Alina’’ : J’y suis, j’y reste !

A-t-il tiré enseignement de la crise de confiance qu’il a suscitée ? Le chef du gouvernement suspecté de conflit d’intérêts persiste dans sa ligne de défense juridique, ne se souciant guère de la dimension éthique et celle politique de la question. Pour tout argument, il évoque sa démission de la gérance des entreprises dont il est actionnaire et son intention de céder ses actions à d’autres actionnaires. Sur un ton moins arrogant que celui adopté le 25 juin dernier devant les élus de la Nation au Bardo (Yebta Chouaya), il n’exprime ni regrets, ni excuses. Face aux rumeurs de quitter la Kasbah, d’une manière (démission) ou d’une autre (motion de défiance), son intention est fermement affichée : son gouvernement durera au moins quatre ans… Nul n’est interdit d’exprimer un vœu qui reste cependant à être exaucé

Dans une interview enregistrée jeudi matin, avant la réunion du conseil des ministres, à Nawaat, Fakhfakh, en bras de chemise, les manches retroussées, selon de vieilles recettes de com, invoque l’impératif de stabilité gouvernementale. Pendant plus d’une demi-heure, il n’a cessé de revendiquer triomphalement son succès dans la gestion de la crise sanitaire. Quant à l’effondrement économique et financier qui guette la Tunisie, il n’arrive pas encore à annoncer son plan de « résistance », alors que le redressement semble s’annoncer pour le moment des plus difficile.

Le chef du gouvernement ne cesse de répéter que l’endettement extérieur n’est que de 60%, faisant fi des déclarations du député Fayçal Derbel, indiquant que le taux officiel mentionné par le ministère des Finances est en fait de 72%. Rapporteur de la Commission des Finances, Derbel a relevé dans le discours de Fakhfakh à l’ARP, ‘’une série d’inexactitudes’’, l’interpellant à rectifier ses propos, en vain.

Le chef du gouvernement a fait référence plus d’une fois, sur Nawaat à « l’accord de gouvernement » censé unir les partis de la coalition au pouvoir. Sans pour autant reconnaître que cet accord n’a pu à ce jour être signé, Ennahdha y opposant son véto.

‘’Labess Alina’’, même cela n’a pas été dit, traduit la position de Fakhfakh, essayant de ‘’calmer le jeu’’ et de rassurer les Tunisiens.

Est-il convaincant ?