ll était une fois, El Bayane
On dit que les grandes douleurs sont muettes. Effectivement, les mots me manquent pour exprimer ma douleur.Je viens d’apprendre le sabordage du journal El Bayane. Un autre pan de notre histoire s'écroule. D’un trait de plume, et sans crier gare, on a mis fin à une belle aventure humaine, une expérience unique dans la presse tunisienne et une succes story qui a duré 40 ans. Que de souvenirs surgis de mes 23 ans de service à la tête du journal. Les scoops comme l'interview de Néjib Mahfoufh le jour même où il avait reçu le prix Nobel de littérature au Caire, la rencontre avec Mohamed Abdelwahab, les reportages à l'étranger, les matches de l'équipe nationale de football et les les tirages qui s'envolent jusqu'à atteindre les 150.000 exemplaires. Ce journal aura été pendant toute cette période, notre vraie vraie famille, on s'y était investi corps et âme, au point de n'avoir pas vu nos enfants grandir. S'en débarrasser serait plus qu'un crime, une faute.
Mise à jour : on nous précise que la non parution du journal est provisoire en raison du confinement et de la pandémie et qu'il n'a jamais été question d'un sabordage. Selon une source autorisée de l'utica, cet arrêt sera mis à profit pour réfléchir sur la formule qu'adoptera le journal, s'il faut maintenir la version papier, basculer vers l'électronique ou même opter pour les deux formules à la fois.
Hédi Béhi
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Comme pour El Hiwar la question financière est l'argument fatal pour réduire les plates formes d'expression comme une peau de chagrin . Il faut dénoncer cela plus haut et plus fort.