L’ambassadeur Ridha Ben Mosbah a demandé la fin de sa mission à Bruxelles
Sans attendre une notification officielle, c’est à sa propre initiative que l’ambassadeur de Tunisie à Bruxelles, Ridha Ben Mosbah, a demandé que fin soit mise à sa mission, après près de deux années d’une intense activité en poste. Acte rare dans les annales diplomatiques dans des ambassades de cette importance, les motifs personnels invoqués ne peuvent convaincre tous ceux qui apprécient le rôle accompli par l’Ambassadeur Ben Mosbah, durant une période des plus sensibles. Et en attendent encore plus dans la nouvelle configuration européenne. Sortir la Tunisie de la liste noire de l’Union européenne, mission essentielle dont il avait été investi lors de sa nomination, n’est, en fait, que la partie apparente, d’un travail de fond entrepris à la tête d’une excellente équipe, réduite en nombre, mais performante en actions synchronisées.
Le périmètre de l’ambassade de Tunisie à Bruxelles est aussi large qu’important. A elle seule, l’Union européenne, avec ses différentes instances et organes, dont notamment le parlement qui siège alternativement à Strasbourg, exige l’implantation d’une mission permanente ad-hoc, à l’instar de ce qui est pratiqué par plusieurs pays. L’ambassade couvre les relations diplomatiques de la Tunisie avec le Royaume de Belgique, un partenaire de longue date, ainsi que le Duché du Luxembourg, non moins important.
« Alors que des démocraties occidentales capitalisent sur l’expérience de leurs grands ambassadeurs, les maintenant longtemps en poste, et sans tenir compte de la limite d’âge, les règles de la diplomatie tunisiennes stipulent des contraintes qui gagnent à être révisées, commente un ancien diplomate interrogé par Leaders. « La relève est souvent utile, permettant d’apporter une nouvelle impulsion, donnant la chance aux diplomates de partir en poste à l’étranger et les incitant à y exercer leurs talents, ajoute-t-il. Seul le mérite doit compter. Mais, aussi l’intérêt de la Tunisie. »
Ce qui est certain, c’est qu’avec l’épais carnet d’adresses qu’il a constitué à Bruxelles, l’Ambassadeur Ben Mosbah saura, de retour à Tunis, continuer à titre privé, à se rendre utile au pays et à promouvoir les relations avec les pays de son accréditation ainsi que l’Union européenne.