Pourquoi la Banque mondiale a décidé un nouvel appui budgétaire de 175 millions de dollars à la Tunisie
La nouvelle approche d’une matrice unifiée pour le financement des réformes conçue par la Tunisie et coordonnée avec les bailleurs de fonds s’avère payante. Pas moins de 175 millions de dollars ont été accordés vendredi à la Tunisie par la Banque mondiale dans le cadre du premier financement de la politique de développement de la résilience et de la relance économique. Initiée par Slim Azzabi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, cette approche « consiste à, d’abord, consolider un projet de réformes financé par des partenaires de coopération de la Tunisie », comme il l’avait expliqué à Leaders en mai dernier. Passer en revue tous les projets, un à un, débloquer, recentrer et relancer, en coordination étroite avec les institutions financières et les fonds souverains, a retenu l’attention, suscitant soutien.
L'Administrateur au nom de l’Allemagne à la Banque mondiale Juergen Zattler, n’a pas manqué de le souligner, lors de la réunion du conseil d’administration. Les objectifs fixés par la Tunisie, sont ambitieux, mais réalisables, a-t-il déclaré. Sur le plan bilatéral, il a annoncé que « dans le cadre du partenariat actuel, l'Allemagne envisage de contribuer à hauteur de 300 millions d'euros au cours des trois prochaines années, avec un maximum de 150 millions d'euros de décaissements en 2020, sous réserve que la Tunisie atteigne ses objectifs de réforme. »
« Nous soutenons fermement le financement de la politique de développement (DPF) proposé à la Tunisie, qui est le résultat d'un processus de coordination intensif entre le gouvernement tunisien et quatre partenaires donateurs, à savoir la France, le Japon, l'Allemagne et la Banque mondiale, indiqué Juergen Zattler.
Sous la direction du gouvernement tunisien, une matrice de réforme a été élaborée avec le groupe conjoint de donateurs. Des réformes structurelles clés sont prévues pour améliorer les performances et la transparence des entreprises publiques et pour stimuler le redressement du secteur privé. Elle contribuera également au développement de la protection sociale pour les plus vulnérables.
Les domaines de réforme choisis s'inscrivent dans le plan de développement national et le plan de redressement du gouvernement après la crise. Ils sont également bien adaptés pour faire face aux graves conséquences de la crise Covid-19 en Tunisie. Les objectifs choisis sont ambitieux mais réalisables.
Dans le même temps, l'approche innovante d'une plateforme de donateurs réduira les coûts de coordination pour le gouvernement tunisien et augmentera la prévisibilité du financement. Dans cet esprit, nous nous félicitons de l'engagement de la Banque africaine de développement à unir les forces et le soutien de l'UE et du FMI ; et nous voudrions encourager d'autres partenaires internationaux à faire de même à l'avenir.
Cette approche coordonnée s'inscrit dans le cadre du partenariat de réforme germano-tunisien, lancé en 2017 et étroitement lié au processus du Pacte avec l'Afrique.
L'Allemagne souhaite profiter de cette occasion pour remercier tous les partenaires concernés pour l'excellente coopération qui s'est instaurée jusqu'à présent et se réjouit de la poursuivre. Nous sommes fermement convaincus qu'une telle approche commune est essentielle pour aider la Tunisie à répondre à ses besoins de réforme en général et à faire face aux effets de Covid-19 en particulier. »