Biden tient la corde pour la Maison-Blanche: L’emportera-t-il contre Trump ?
Donald Trump a désormais un redoutable compétiteur, Joe Biden, qui risque de lui rafler la Maison- Blanche. Plus que jamais favori à la présidentielle, l’ancien vice-président de Barack Obama (2008- 2012), après avoir été sénateur fédéral démocrate du Delaware, bénéficie du retrait en sa faveur de Bernie Sanders et du soutien d’Obama.
La pandémie de Covid-19, qui éprouve profondément les Etats-Unis d’Amérique en pertes humaines, chômage historique et décélération économique, risque en effet de changer la donne à son profit. Même si les chances de Donald Trump, servi par une large popularité, son expérience de président fort et sa gouaille conservatrice tirant sur tout ce qui bouge contre les intérêts des Etats-Unis, demeurent bien confirmées jusqu’à au dernier électeur.
Pour la Tunisie, comme pour de nombreux autres pays, rien de significatif ne changera quant à la politique américaine dans le monde. Le pli est pris, et le peuple américain se complaît dans le renoncement des Etats-Unis au statut de leader et gendarme du monde, la remise en question du multilatéralisme et le désengagement des grandes zones de tension : l’Afghanistan, la Syrie, l’Irak, et autres. America First est devenu le dogme.
Sauf qu’un lien particulier unit Joe Biden à la Tunisie. S’il est hissé à la Maison-Blanche, il se souviendra sans doute de la relation personnelle qu’il avait tissée avec le président Béji Caïd Essebsi. Il doit sans doute garder le souvenir du petit-déjeuner auquel il avait convié l’hôte officiel des Etats-Unis dans sa résidence privée, le jeudi 21 mai 2015. Ce jour-là, le moment était crucial.
Tous, aux Etats-Unis et partout ailleurs, retiennent leur souffle en attendant le verdict des urnes, mardi 3 novembre prochain. Comme chaque premier mardi du mois de novembre, tous les quatre ans, les électeurs américains auront à choisir le président des Etats-Unis. Le locataire de la Maison- Blanche exercera alors son magistère au-delà des 52 Etats qui forment la fédération américaine, pour étendre son périmètre aux quatre coins de la planète.
Confortablement élu en 2016 contre Hilary Clinton, Donald Trump s’emploie de toutes ses forces pour arracher un second et dernier mandat à la Maison-Blanche. Jusqu’à une date récente, au début de l’année, tout semblait lui sourire : croissance économique continue, plein-emploi, ou presque, et déclaration tonitruante sur fond de “America First“. Mais voilà que le tout minuscule coronavirus se déclenche pour tout chambarder. La toute-puissance américaine, qui se croyait invincible, finira, elle aussi, par y succomber. Donald Trump voit alors la dernière ligne droite qui devait le mener de nouveau, sans la moindre difficulté, au second mandat, sérieusement encombrée. Son challenger, Joe Biden, retrouve en quelques semaines des ressorts très forts.
Le soutien précieux de Barack Obama et le ralliement de Bernie Sanders
«Joe a le tempérament et l’expérience pour nous guider à travers certaines de nos heures les plus sombres et nous guérir au cours d’un long rétablissement», a martelé l’ancien président Barack Obama. «Et c’est pour cela que je suis fier de soutenir Joe Biden pour devenir président des Etats-Unis», ajoutera-t-il.
Mi-avril, le sénateur indépendant du Vermont, Bernie Sanders, qui s’était employé à arracher l’investiture du parti démocrate contre Biden, jettera l’éponge. Sans ambiguïté, il ralliera son compétiteur, le candidat démocrate qui lui paraît le mieux placé pour défier Donald Trump. «Aujourd’hui, je demande à tous les Américains, à tous les démocrates, indépendants, et à de nombreux républicains de se rassembler dans cette campagne et de défendre votre candidature, que je soutiens», a-t-il assuré lors d’une visioconférence avec Joe Biden, largement diffusée. Il sera suivi immédiatement par la sénatrice du Massachusetts, Elizabeth Warren, qui apporte ainsi un soutien précieux.
Rien n’est encore joué pour le moment. Les paris sont ouverts… jusqu’au vote du dernier électeur, le 3 novembre prochain.
Taoufik Habaieb
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