Pr Rafik Boujdaria: Le chef des urgences à l'Ariana : cette crise a révélé de nombreux talents (Album photos)
Professeur en médecine interne, option réanimation médicale, chef des urgences, il est en toute première ligne. A la tête d’une unité d’hospitalisation de courte durée, en service d’accueil et d’orientation immédiate, avec deux lits de déchoquage, il est en alerte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. L’équipe compte 5 médecins : Drs Rafik Boujdaria, Mondher Soussi, Rim Bouattour, Sonia Chtourou et Haïfa Lazaar, avec 10 résidents en médecine, et une vingtaine de paramédicaux, techniciens et agents.
Depuis que l’hôpital Abderrahamen-Mami a été déclaré hôpital de référence pour le Covid-19, dit-il à Leaders, une mutualisation a été engagée entre les services des urgences de l’hôpital Mahmoud-El Matri, si proche. D’emblée, nous avons adopté en collaboration avec tous les services de pneumologie et de réanimation, ainsi que les autres services et intervenants, comme le Samu, les médecins de première ligne et la Protection civile, deux circuits distincts spécial Covid+ et non-Covid, avec la base des éléments de suspicion de contamination et un triage de score de gravité.
Les équipements techniques ont été renforcés, les personnels de santé ont été redéployés, les équipes redimensionnées, les tableaux de garde ajustés et autres initiatives.
Pour tous les intervenants en première ligne, le référent du circuit Covid+ est l’hôpital El Matri. Tous les cas lui sont signalés. Une lourde responsabilité échoit alors à l’équipe des urgences qui est également en charge de prêter main-forte aux autres confrères.
La prise en charge des patients suspectés d’infection au Covid-19 est effectuée par les médecins de première ligne. Dès que les premiers symptômes sont avérés, ils sont adressés à l’hôpital El Matri, pour un diagnostic de confirmation : analyse PCR (Réaction en chaîne par polymérase) et scanner thoracique. En fonction de la gravité de son état, le patient sera orienté vers le service de traitement approprié. Les cas graves sont admis en réanimation. Les moyennement graves sont pris en charge par les services de pneumologie, alors que ceux qui présentent des cas non inquiétants seront invités à rester à domicile sous suivi continu du SAMU. Toute la relation se fait de médecin à médecin, dans l’intérêt du patient.
Une nouvelle industrie santé est née
Nous sommes appelés à nous investir en un même corps, toutes spécialités, grades et prestations de santé confondus, en coordination et confiance. Cette grave crise nécessite des solutions transversales avec un leadership fort et perspicace. Elle nous rappelle cependant que nous avons en Tunisie énormément de talents, hypermotivés. Les blouses blanches, mais aussi les autres métiers invisibles qui les soutiennent hors des hôpitaux. Ces startuppeurs qui développent des applications utiles, assurent la maintenance et la réparation des équipements médicaux, réparent des appareils de ventilation et des lits cassés, fabriquent des masques. Toute une nouvelle industrie de la santé est née.
J’ai découvert un immense engagement citoyen, la générosité des dons, selon des circuits transparents. Des femmes et des hommes d’exception qui nous prêtent main-forte à tous les niveaux. Ce que nous pouvons gagner dans cette rude épreuve, c’est de capitaliser sur tous ces talents, tous ces élans. Nous devons ouvrir nos hôpitaux aux ingénieurs, aux techniciens, à la société civile pour leur permettre d’apporter leur soutien si bénéfique.
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