Qui était Dr Tawhida Ben Cheikh dont le portrait illustre le nouveau billet de banque de 10 D
Doyenne des médecins tunisiens et première femme médecin du monde arabe, le Dr Tawhida Ben Cheikh est une illustre figure de la science et de la médecine, mais aussi de l’action sociales. Son portrait choisi pour le nouveau billet de banque de 10 D, rappelle aux jeunes génération le parcours exceptionnel de cette Tunisienne d’excellence. En nous quittant, plus que centenaire, il y a 9 ans, le 6 décembre 2010, Dr Ben Cheikh nous lègue un héritage moral des plus enrichissant.
Quelle jeune fille tunisienne, même issue d’une famille aisée, aurait la chance, comme Dr Tawhida Ben Cheikh, de partir en France poursuivre des études en médecine. Elle en était consciente, se consacrant à apprendre le maximum possible, à la faculté de médecine comme dans les hôpitaux, réussissant son diplôme -, en 1936, juste avant le début de la deuxième guerre mondiale. Récit.
Née le 2 janvier 1909 à Tunis, le Dr Tawhida Ben Cheikh, est issue d’une famille aisée originaire de Ras Jbel (Bizerte). Son oncle maternel n’était autre que feu Tahar Ben Ammar, qui avait conduit en 1956 les négociations pour l’indépendance de la Tunisie et en avait signé, le 20 mars 1956, le protocole d'accord avec la France). Elle fut parmi les toutes premières élèves du Lycée de Russie, ex-Armand Fallières (1918-1922). Elle est, d'ailleurs, membre fondateur et présidente d'honneur de l'Association des anciens de la Rue de Russie. Première bachelière tunisienne (1928), elle part à Paris, en compagnie de Lydia Burnet, l’épouse du Dr Burnet, chercheur et médecin français puis Directeur de l’Institut Pasteur de Tunis.
Dr Ben Cheikh commence par s’inscrire à l’université de Paris et obtient après 3 ans le diplôme physique, chimie et biologie (P.C.B), ce qui lui permit d'accéder à la Faculté de médecine de Paris et décrocha son doctorat en 1936. Il a fallu attendre les années 50 pour qu’une autre femme tunisienne, Hassiba Ghileb, devienne la deuxième femme médecin tunisienne.
Rentrée à Tunis, elle s’installe en cabinet privé (42, rue Bab Mnara), car les services hospitaliers contrôlés alors par les autorités françaises, ne favorisaient guère son admission. Après la médecine générale, elle s'oriente vers la gynécologie. Par la suite, elle contribue à mettre en place le planning familial tunisien par le biais du service qu'elle crée à l'hôpital Charles-Nicolle en 1963 puis de la clinique Montfleury, première clinique fondée par l'association tunisienne pour le planning familial en 1970.
Entre 1955 et 1964 elle devient directrice du service maternité à l’hôpital Charles Nicolle. elle présidera le même service à l’hôpital Aziza Othmana et ce, jusqu’à sa retraite en 1977.
Parallèlement à l’exercice de la médecine, elle a dédié sa vie à l’action militante en faveur de son pays. C’est ainsi qu’elle a été chargée en 1937 de la direction de la première revue féminine tunisienne, éditée en langue française « Leila » parue en Tunisie dès 1936. Elle fit partie également de plusieurs associations. Elle fut, notamment, vice président du croissant rouge tunisien et membre de l’union des femmes musulmanes tunisiennes.
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