News - 16.03.2020

Fakhfakh ne se résout pas au confinement général, mais institue une séance unique de 5 heures

Fakhfakh ne se résout pas au confinement général, mais institue une séance unique de 5 heures

Est-ce la bonne stratégie, salutaire? Le gouvernement préfère faire monter d’un cran sa stratégie anti-coronavirus plutôt qu’administrer une dose totale. Sans se décider à frapper fort, avec détermination, il se veut gradualiste, estimant pouvoir disposer encore de quelques délais supplémentaires, pour éviter le pire. Pas de confinement général pendant 14 jours, comme escompté, mais une séance unique d’une durée de cinq heures de travail dans les secteurs publics et privés, à compter de ce mercredi 18 mars, et fermeture des frontières terrestres. C’est ce qu’a annoncé le chef du gouvernement, dans une adresse à la nation, sans cesse retardée, lundi soir, après 21 heures.

Le verrouillage des frontières terrestres pour les passagers s’ajoute à celles maritimes et aériennes pour les vols commerciaux et liaisons régulières, à l’exclusion du transport des marchandises. Toujours dans cette graduation, on passe de rencontres sportives à huis-clos à une suspension pure et simple de toutes les manifestations sportives. Celles culturelles, avaient déjà été annulées. Aussi, les marchés hebdomadaires seront suspendus et les bains maures fermés.

Pour faire face à la pandémie, notamment en prévision de son pic maximum, a indiqué Fakhfakh, un plan prudentiel a été élaboré, "prenant en compte toutes les précautions appropriées". Il n’en a pas cependant révélé davantage quant à l’accroissement de la capacité d’hospitalisation et de prise en charge des patients, ainsi que le renforcement des équipements, ni quant à la mobilisation d’effectifs additionnels de soignants, médecins, ambulanciers et autres personnels de santé.

Pour ce qui est soutien aux entreprises et aux travailleurs indépendants pouvant subir des effets économiques et financiers conséquents, le chef du gouvernement est resté vague. Il s'est contenté de dire qu’une estimation d’impact est amorcée afin d’identifier les mesures d’accompagnement nécessaires. Quand? Quelle panoplie? Qu'en sera-t-il du dédommagement suite à la perte d'emploi ou de revenu? Du rééchelonnement des crédits à payer et du moratoire pour les impôts et les cotisations sociales (CNSS+CNAM)? Silence total.

Fakhfakh se veut rassurant quant à la capacité de la Tunisie de faire face sans « d’énormes frais, et avec le minimum de dégâts » à cette pandémie. Il mise sur le civisme des Tunisiens, le respect des règles d’hygiène, de prévention et de confinement s’il y a lieu. Il n’a cessé d’exhorter le sentiment d’union national et l’esprit de solidarité.

Clairement, le chef du gouvernement reste prudent dans sa stratégie. Il n’entend pas aller de suite vers de grandes décisions fermes et déterminées. Fakhfakh est peu prolixe quant aux risques d’effondrement de l’économie tunisienne. Il n’a rien révélé de la situation réelle des finances publiques, des mesures urgentes, des requêtes pressantes de soutien financier non concessionnel à introduire auprès des bailleurs de fonds régionaux et multilatéraux ainsi qu’auprès de pays frères et amis.

Certes, la Banque centrale se met vent debout pour sécuriser la politique monétaire, endiguer une inflation annoncée, et veiller aux ressources en devises, il n’en demeure pas moins du devoir du gouvernement de solliciter urgemment nos partenaires en vue d’un appui financier devenu hautement indispensable.

 

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1 Commentaire
Les Commentaires
Adel - 17-03-2020 11:54

Le plus raisonnable est de travailler avec l'effectif minimal suffisant, le reste du personnel reste chez eux pour une période de 15 jours.

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