Trame Mediterranee: La collection Ludovico Corrao dans la Médina de Tunis unit les deux rives de la Méditerranée
Les deux rives de la Méditerranée unies sous le signe de l’art, véritable pont culturel qui lie la Tunisie et l’Italie, à travers la Sicile. C’est bien cela “Trame Méditerranée” (Histoires méditerranéennes), l’exposition promue par la Fondation Orestiadi de Gibellina (en Sicile) grâce au soutien de l’Institut Culturel Italien et de l’Ambassade d’Italie ; et avec la collaboration de la Municipalité de Tunis. A partir du jeudi 6 février – et jusqu’au 6 mars - les espaces de l’ancien Presbytère de Sainte Croix, dans la Médina de Tunis, abriteront une sélection des œuvres de la collection Ludovico Corrao qui témoigne des liens antiques et profonds entre les peuples de la Méditerranée et qui en fait revivre les histoires, mêlées et croisées entre eux, tout en mettant en évidence, à travers la comparaison des formes, des techniques, des décorations et des caractères, les éléments artistiques communs qui les rapprochent fraternellement plutôt que les différences.
« Le choix du lieu de l’exposition – explique l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Lorenzo Fanara – n’est pas une coïncidence. L’ancien Presbytère de Sainte Croix, au cœur de la Médina de Tunis, a été récemment restauré avec des fonds de la Coopération italienne et restitué à la Municipalité de Tunis, pour en faire un espace qui vit de culture, d’échange et de dialogue ». L’exposition est donc un hommage à la pensée et au travail précieux de Ludovico Corrao, sénateur italien décédé en 2001, qui avait collectionné dès les années 70 des costumes, des bijoux, des objets en cuivre et en céramique provenant de la région du Maghreb, en en faisant don à Dar Bach Hamba, sa magnifique résidence connue comme Casa Sicilia.
Du théâtre des marionnettes, constitué de marionnettes originales provenant de l’immigration de masse des siciliens du XIXème siècles, aux poésies des auteurs siciliens et arabes, de Giufà, le célèbre personnage transmis de la tradition populaire arabe à celle sicilienne et toujours vivant dans les deux cultures, aux œuvres les plus raffinées de l’artisanat tunisien. Les céramiques de Nabeul, les tissus précieux, les poteries modelées à la main, les ouvrages en bois de l’Atelier Driba, des témoignages précieux d’un monde en transformation continue, menacé par la pression intense de la production industrielle, en Tunisie comme en Sicile.
Trame mediterranee propose la relecture d’un patrimoine identitaire commun, une base culturelle et artistique de laquelle il est possible de partir afin de revitaliser le dialogue et pour faciliter la compréhension réciproque. Comme le résume l’ambassadeur Fanara, « cette initiative a une valeur double : aussi bien esthétique, par sa beauté artistique, que politique et diplomatique étant donné qu’elle met en évidence les liens étroits qui unissent l’Italie à la Tunisie à travers le lien crucial de la Sicile ».
La collection promeut ainsi le retour de la centralité de la Méditerranée, lieu traditionnel de rencontres des cultures, des religions, des ethnies et des économies, de comparaison culturelle, dans le sens le plus large possible.
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