ARP – Vote de confiance : quelles sont les «forces» en présence?
Je vous propose cet éclairage sur la composition – aussi exacte que possible – de notre auguste Assemblée des représentants du peuple (ARP). La collecte des données – pour leur mise en forme – n’a pas été facile. Les données officielles publiques de l’ARP ne donnent pas de liste nominative des 217 députés… Il faut chercher et trouver indirectement (ce qui prend du temps). Vous trouverez une liste des «blocs » parlementaires (appelées coalitions). Avec une liste de noms, sans plus. Il faut ensuite cliquer sur chaque nom pour savoir son appartenance (217 clics). Ces blocs, comme tout le site apparait en version uniquement arabe (http://www.arp.tn/site/main/AR/index.jsp), alors qu’il y a bien un onglet «français» (qui renvoie à la version arabe). Le site El Bawsala fournit lui une liste nominative de tous les députés, en arabe et en français, mais en format lecture seulement. Il faut tout ressaisir à la main (https://majles.marsad.tn/2019/fr/assemblee/) …
Notre code électoral et la façon de le mettre en application – à la tunisienne – fait que nous avons une ARP composée d’élus issus de 33 partis ou listes. Dont 19 ne disposent que d’un seul (1) élu ! Donc 19 partis = 19 élus. Parmi les 14 autres partis ou listes, on trouve 7 avec 52 élus (Ennahdha) jusqu’à 14 élus (Tahya Tounes). Les 7 autres ont 2 à 4 élus. Cet émiettement ne permet pas de travailler efficacement et rapidement, alors que les besoins de la Tunisie sont urgents.
Depuis sa première réunion, le 2 décembre, à ce jour, l’ARP n’a voté et approuvé que deux lois: la loi de Finances complémentaire 2019 le 3 décembre et la loi de Finances 2020 le 10 décembre. Cette dernière, la plus importante, a été soumise au Parlement le 18 octobre… Elle a attendu deux mois avant d’être examinée point par point (normal) et discutée (article par article. Il a fallu procéder à 104 votes info puisée sur Marsad Majles (https://majles.marsad.tn/2019/fr/) dont 10 ont recalé l’article présenté… Ce travail nécessaire et pénible, difficile à suivre et à comprendre, est anormalement « prolongé » en Tunisie à cause des procédures parlementaires et des désaccords plus ou moins justifiés, plus ou moins pointilleux.
Je reviendrais un jour sur l’analyse de notre « système électoral »… Mais, aujourd’hui, vous verrez de vos propres yeux et vous entendrez, les débats sur le vote déterminant de la « confiance » au gouvernement proposé par Habib Jemli.
Samir Gharbi
- Ecrire un commentaire
- Commenter