Tendance - 16.08.2010

Les feux de l'Anatolie ont brûlé à Carthage

Pour leur spectacle Fire of Anatolia donné le 15 août à Carthage, le ballet turc de Mustapha Erdogan a enflammé l’amphithéâtre avec des danses rythmées et hautes en couleur qui retracent l’épopée des différents peuples qui ont marqué l’Anatolie, partie asiatique de la Turquie actuelle.

Après ceux de Rome, c’est sous les feux de l’Anatolie que Carthage s’est retrouvée durant la soirée du dimanche. Mais ce ne sont point des flammes dévastatrices qui l’ont enflammé cette fois mais un brasier dynamique et entraînant d’une quarantaine de danseuses et de danseurs qui, deux heures durant, ont couru, dansé et crié aux sons d’une musique venue de la nuit du temps agrémentée de sonorités modernes.

Contrairement à d’autres ballets qui se sont produits cette année et qui ont souffert d’un nombre trop réduit de danseurs présents sur scène et par une programmation moins riche que ce qui était annoncé sur leur bande-annonce (Julio Bocca, Rovesnik, etc.), les Turcs, eux, ont vu grand.

Alors que sur l’écran géant défilaient figurines antiques, icônes byzantines, troyens en bataille, statues grecques et romaines, Ottomans conquérants, pirates bagarreurs et autres perses et arméniens qui ont marqué cette Asie Mineure à l’histoire si compliquée et si souvent ensanglantée, les danseurs exécutaient des danses guerrières sublimant ainsi toutes les batailles qui ont marqué leur territoire, n’en gardant que le meilleur.

Dans des gradins qui ne sont remplis qu’aux deux tiers, un public connaisseur a longtemps applaudi ces danseurs qui ont véritablement mis le feu sur la scène de Carthage la faisant vibrer si fort sous leurs pas vigoureux, l’illuminant avec leurs tenues chatoyantes et l’embrasant aux bruits de leurs cris victorieux. Le spectacle se termine par la célébration en grande pompe de la réconciliation des clans qui se faisaient la guerre et le drapeau de la Turquie de s’afficher sur l’écran rapidement suivi par celui de la Tunisie, s’unissant dans un même et unique étendard sur ce fond commun rouge, couleur de feu, qui a embrasé la scène de Carthage, le temps d’une belle soirée d’été.

Anissa BEN HASSINE