A 48 heures de l'ouverture de la première session de la 2e législature, le paysage politique est plus que jamais divisé
A 48 heures de l’ouverture de la première session de la nouvelle législature le paysage politique n’aura jamais été aussi divisé tant pour l’élection du président de l’ARP que pour la formation du gouvernement et notamment la désignation de son président.
Le premier écueil qu'il faudra franchir,c'est l'élection du président de la Chambre: Rached Ghannouchi a été le premier à s’y porter candidat. Il aura pour adversaires deux candidats présentés respectivement par le Front démocratique et le parti de Nabil Karoui, Cœur de la Tunisie. Comme la chambre est émiettée, il sera difficile de les départager.Pourtant, cet obstacle ne sera pas difficile à franchir, comparé à ce qui attend le pays, la désignation du chef de Gouvernement,puis la composition de ce dernier compte tenu des prérogatives que la constitution accorde au chef de Gouvernement et qui en font le véritable chef de l'exécutif.
Le jeudi 21 novembre, le président de la République « chargera le candidat du parti politique ou de la coalition électorale ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée des représentants du peuple de former le Gouvernement dans un délai d’un mois renouvelable une seule fois.
Le premier délai d’un mois, soit le 20 décembre 2019 commence alors à courir non-seulement pour constituer le gouvernement mais aussi obtenir son investiture, programme compris, par l’ARP.
Si le Gouvernement n’est pas formé au terme du délai fixé ou si la confiance de l’Assemblée des représentants du peuple n’est pas obtenue, le Président de la République engage, dans un délai de dix jours, des consultations avec les partis, les coalitions et les groupes parlementaires, en vue de charger la personnalité la mieux à même d’y parvenir de former un Gouvernement, dans un délai maximum d’un mois». Ce qui nous conduit jusqu'au mois de janvier.Faute de formation du gouvernement et d’obtention de la confiance de l’ARP, le Président de la République peut dissoudre l’Assemblée et convoquer de nouvelles élections législatives. Autant dire, un scénario catastrophe qui est d'autant plus plausible qu'aucune entente qui permette d'éviter cette éventualité, ni esquisse d'entente ne s'est fait jour depuis la première annonce des résultats des élections. La question qu'il faut se poser est : la Tunisie pourra t-elle tenir avec son économie chancelante jusqu'à cette date à supposer qu'il y ait un accord. sur le gouvernement ?