La liberté de la presse est-elle menacée en Tunisie ?
La liberté de la presse, ce seul acquis de la révolution est-elle vraiment menacée ? Oui répond le président du syndicat des journalistes sans hésitation. Il en veut pour preuve les agressions contre les journalistes sur l’avenue Habib Bourguiba à Tunis et les pressions qui auraient été exercées sur eux dans certains organes officiels. Mais est-ce suffisant pour en tirer argument.
Parler de menace, c’est aller vite en besogne, c’est faire dans la victimisation. Les faits qu’il cite, sont le lot des journalistes partout dans le monde y compris dans les vieilles démocraties comme la Grande Bretagne ou même les pays scandinaves sans qu''on ait jamais de menaces sur la liberté de la presse. Entendons-nous bien. Il ne s’agit pas de prêter le flanc à se tels actes, ni même de les minorer, mais de savoir raison garder, de relativiser les choses tout en faisant preuve d’une vigilance de tous les instants, car le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde.
Depuis huit ans, il n’y a jamais eu de suspensions de journaux, de condamnation de journalistes quoi qu’ils écrivent ou disent et pourtant beaucoup d’entre eux n’ont pas toujours respecté le code de déontologie. Dans notre secteur, liberté et sens des responsabilités doivent aller de pair. Notre liberté s’arrête là où celles des autres commencent. Faute de quoi, c'est l'anarchie.
Hédi