A la recherche d’une sortie de crise, le président Ennaceur en consultations intensives avant de s’adresser à la nation
Quelle solution possible pour éviter l’invalidation aux redoutables conséquences du scrutin présidentiel, faute d’égalité des chances entre les candidats avec le maintien en prison de Nabil Karoui ? Fort préoccupé par cet imbroglio où se débat aujourd’hui la Tunisie, le président de la République, Mohamed Ennaceur, multiplie les consultations depuis ce mercredi matin, à la recherche d’un dénouement de crise.
C’est ainsi que les chefs des centrales patronale, ouvrière et agricole ainsi que des juristes et le président de l’ISIE sont conviés successivement au Palais de Carthage où le président Ennaceur leur explique la complexité de la situation et leur prête une oreille attentive à l’écoute de leurs positions. Les premières audiences se sont poursuivies jusqu’à mercredi en début de soirée. Nabil Baffoun (ISIE), Samir Majoul (Utica), Noureddine Taboubi (UGTT) ont eu chacun pour sa part un entretien approfondi avec le chef de l’Etat. Jeudi, ce sera au tour d’Abdelmajid Ezzar (UTAP), et d’éminents juristes d’être.
Sur la base de ces consultations et des différents autres entretiens non annoncés, le président Mohamed Ennaceur s’adressera dans les tout prochains jours à la nation, dans une allocution télévisée, croit savoir Leaders de bonne source.
L’autre front chaud
Il faut dire que depuis lundi matin, le président Ennaceur n’a cessé d’œuvrer pour désamorcer des crises successives récemment intervenues. Le bras de fer engagé entre les magistrats et les avocats avait avivé les tensions et suscité une grève des magistrats qui a retardé l’examen de nombreux dossiers. Le chef de l’Etat est alors intervenu en recevant un à un, le bâtonnier des avocats, Me Brahim Bouderbala, le président de l’association des magistrats tunisiens, Anas Hamadi et celui du syndicat des magistrats, Brahim Bouslah. Tout en affirmant son attachement à l’indépendance de la justice et au respect de ses deux composantes, la magistrature et le barreau, il a plaidé en faveur de l’instauration d’une charte d’honneur, sous l’ombrelle du conseil supérieur de la magistrature.