Maître Brahim Bouderbala: Un avocat de cœur
C’est en 1977 que j’ai connu, pour la première fois, Brahim Bouderbala, qui vient d’être sacré bâtonnier de l’Ordre national des avocats. Il a commencé son stage d’avocat dans mon cabinet.
Comme les autres stagiaires qui ont rejoint mon cabinet à cette époque, et je cite Radhia Nasraoui, Abdessatar Ben Moussa et Hédia Ben Ammar (qui sera élu bâtonnier en 2004), il a choisi mon cabinet parce que j’étais connu pour être l’avocat des militants de gauche, essentiellement les militants de Perspectives et de El Amel Ettounsi.
Brahim Bouderbala, comme Radhia Nasraoui, Abdessatar Ben Moussa et Hédia Ben Ammar, ne cherchait pas à faire fortune mais était mû par un élan de générosité et par la volonté de défendre la liberté et les droits de l’homme. Ils défendaient bénévolement ceux qui étaient poursuivis pour délit d’opinion et même les délinquants de droit commun, quand il s’agissait de gens pauvres. Je me rappelle qu’un jour, j’ai dit à Brahim, qui acceptait souvent de se constituer dans des affaires de droit commun sans demander des honoraires: «Il faut bien, quand même, que tu gagnes ta vie!» Il me répondit: «Mais, Maître, ces gens sont pauvres et si je refuse de les défendre, parce qu’ils n’ont pas de quoi me payer, c’est comme si je refusais de me porter au secours de personnes en danger».
Tels sont les souvenirs que je garde de Brahim Bouderbala et des autres avocats qui ont fait leur stage dans mon cabinet et que je viens de citer. Ils étaient des avocats de cœur.
Maître Sadok Marzouk
Lire aussi
Me Brahim Bouderbala: Le bâtonnier de la ligne professionnelle indépendante