Abdelkader Maalej-les élections : 3 consultations en l'espace de 3 semaines !
Le mot course est un mot quasiment magique. Il a trois acceptions qui n’ont aucun lien l’une avec l’autre.
La première c’était la piraterie qui a été pratiquée au cours des trois ou quatre derniers siècles. La Tunisie avait pris une part très active à ce commerce très lucratif qui a marqué les seizième, dix septième et dix huitième siècles. D’aucuns parmi les beys de la dynastie husseinite et quelques chefs de familles du makhzen à l’instar des Ben Ayed, originaires de Djerba et des Djellouli originaires de Sfax s’étaient nettement distingués dans ce genre de commerce. Sfax avait été pendant longtemps la cible recherchée des corsaires européens et notamment les maltais qui venaient saccager la ville pour piller ses richesses et asservir ses femmes. Ce n’est qu’après le retour de Sidi Ali Ennouri ( 1643- 1705) du Caire au terme de ses études à l’université d’El Azhar que Sfax prit sa revanche contre les assaillants,devenant même la première force coursière en Méditerranée. En effet, pour faire face à ce défi, Sidi Ali Ennouri conseilla à ses compatriotes de construire des navires en mesure non seulement de se défendre mais surtout d’être les premiers à attaquer.
Le deuxième acception de la course désigne la course aux armements entre deux grandes puissances, les Etats Unis et l'Union Solviétique qui a marqué les années 50 et 60 du siècle dernier. C'est ce qu'on a appelé « la Guerre froide». Il s’agit bien sûr de la course aux armements attisée par les pays constructeurs d’armes et notamment les USA, l’Union soviétique et accessoirement certains pays européens et à leur tête la France et la Grande Bretagne. Les meilleurs acheteurs n’étaient autres que les pays arabes et africains. L’impact de cette folle course était ruineux pour certains pays arabes où les coups d’Etat étaient devenus monnaie courante.
La troisième acception peut désigner une compétition sportive, tout comme les élections. Au moment où le peuple tunisien s'apprête à participer à trois élections, la présidentielle avec probablement deux tours et les législatives en trois semaines. Il faut espérer qu'elles se déroulent dans les meilleures conditions comme ce fut le cas à chaque fois.
Abdelkader Maalej
Ecrivain et ancien communicateur