News - 17.07.2019

FMI – Tunisie : Décevantes performances de l’industrie, paiements courants affectés et faible croissance (2%) (Album photos)

FMI – Tunisie : Décevantes performances de l’industrie, paiements courants affectée et faible croissance (2%)

Ne vous fiez pas aux sourires d'usage. C'est une nouvelle sonnette d'alarme tirée à l'issue du 1er semestre 2019 et surtout à la veilles des élections legislatives et présidentielles de l'automne prochain.A décoder. Le Fonds Monétaire International (FMI) estime que le taux de croissance du PIB en Tunisie « sera très probablement autour de 2 % au plus », alors que « atteindre l’objectif de déficit budgétaire de 3,9 % du PIB est crucial pour limiter l’accumulation de dette publique, qui a d’ores et déjà atteint 77 % du PIB à la fin de 2018». « Ces tendances, souligne Bjorn Rother, qui a dirigé une mission du Fonds, à Tunis, du 11 au 17 juillet 2019, rendent encore plus impérieuse la poursuite, avec détermination, de la mise en œuvre des politiques macro-économiques déjà engagées. »

A l'abri des caméras indiscrètes, les discussions avec le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane El Abassi, prennent une tournure sérieuse.

Selon le chef de la mission du Fonds, "des politiques monétaires et budgétaires resserrées au cours du premier semestre 2019 ont permis une réduction de l’inflation et crée les bases pour une deuxième année consécutive de réduction du déficit budgétaire." Mais, "les risques portant sur les perspectives économiques de la Tunisie ont augmenté dans le sillage de cours du pétrole plus élevés, d’une croissance plus faible chez les principaux partenaires commerciaux de la Tunisie, et d’un dinar s’appréciant. A court terme, les politiques macro-économiques devraient se concentrer sur la réduction des déficits budgétaires et extérieurs, la diminution de l’inflation et le renforcement du filet de protection sociale pour les ménages les plus défavorisés ». « La politique monétaire, ajoute-t-il, devrait rester résolument orientée vers la réduction de l’inflation, qui érode le pouvoir d’achat des Tunisiens, et la flexibilité du taux de change vers une amélioration des paiements courants et des réserves.

Déclaration intégrale

“Dans le cadre du suivi des récentes conclusions de la Cinquième Revue, nous avons conduit des échanges fructueux avec les autorités sur les développements économiques les plus récents et les perspectives pour la Tunisie. Une mise en œuvre ferme des politiques monétaires et budgétaires au cours du premier semestre 2019 a permis de réduire l’inflation a 6,8 % contre une inflation au plus haut de 7.7 % un an auparavant, de faire baisser le refinancement accordé aux banques à fin juin, et permis de poser les fondations d’une réduction du déficit budgétaire pour la seconde année consécutive.

“Dans le même temps, les risques affectant potentiellement les perspectives économiques pour 2019 ont augmenté depuis la Cinquième Revue. La croissance sera très probablement autour de 2 % au plus, reflétant notamment la performance décevante de l’industrie dans les derniers mois. En outre, l’appréciation récente du dinar, la hausse des cours du pétrole, et une croissance en ralentissement chez les principaux partenaires économiques de la Tunisie sont à même d’affecter les paiements courants, et en dépit de la saison touristique plus favorable que prévue.

Ces tendances rendent encore plus impérieuse la poursuite, avec détermination, de la mise en œuvre des politiques macro-économiques déjà engagées.

“Atteindre l’objectif de déficit budgétaire de 3,9 % du PIB est crucial pour limiter l’accumulation de dette publique, qui a d’ores et déjà atteint 77 % du PIB à la fin de 2018.

Ceci rendra encore plus nécessaire une forte performance en matière de recettes fiscales et de collecte des arriérés, ainsi que des mesures supplémentaires pour limiter les dépenses de fonctionnement, y compris au travers d’une poursuite de la modération de la masse salariale et des subventions énergétiques. La mission des services du FMI soutient, également, les efforts en cours des autorités tunisiennes pour renforcer le filet de protection sociale pour les ménages les plus défavorisés. La politique monétaire devrait rester résolument orientée vers la réduction de l’inflation, qui érode le pouvoir d’achat des Tunisiens, et la flexibilité du taux de change vers une amélioration des paiements courants et des réserves.