Mohamed Adel Chehida - Dérapage préélectoral en Italie: Responsabilités et connivences
On parle souvent de moralité en politique ces derniers temps, malheureusement ce que nous observons en Italie en est loin. J’ai beaucoup hésité avant d’écrire ces quelques lignes, mais les épisodes qui se sont suivies à Milan constituent des précédents à prendre au sérieux à mon avis. Ils ne prédisent pas d’une ambiance préélectorale sereine. Je me suis décidé à partager avec vous ces commentaires car je crois encore en notre administration.
Le premier évènement était la publication sur le site officiel du consulat tunisien à Milan d’insultes contre le représentant d’un parti politique pour la simple fait qu’il avait exprimé son opinion concernant des enfants tunisiens mineurs qui risquaient d’être enlevés à leur familles à cause de problèmes socioéconomiques familiaux.
Devant mes protestations, il m’a été demandé de supprimer mon commentaire, si je tenais à ce que les insultes soient supprimées ! On a l’impression qu’il y a une forme de volonté d’exclure tous dialogues entre les citoyens à l’étranger de la part des autorités consulaires.
A qui bénéficient ces agissements ? Est-ce pour pousser les rares personnes engagées à l’étranger à déserter la scène politique en Italie avec la bénédiction à peine voilée de certains responsables consulaires afin de leur permettre d’assouvir des ambitions politiques personnelles. On sait que les affectations à l’étranger se font parfois avec l’appui de certains pays.
La neutralité de l’administration et de ses représentants est inscrite dans la constitution. Les missions diplomatiques tunisiennes à l’étranger ne sont pas des officines de partis politiques. Par ailleurs, nous nous souvenons tous des taux de participations ridicules lors de certaines élections partielles. Est-ce que nous voulons reproduire les mêmes echecs ?
Maintenir un climat de confiance au sein de la communauté tunisienne à l’étranger est vital pour la démocratie en Tunisie et l’économie tunisienne. Nous représentons plus que 10% de la population et notre contribution à l’économie sont très importante. Le tunisien résident à l’étranger affronte en ce moment des difficultés socioéconomiques, le chômage et surtout la vague populiste en Europe. Il ne doit être considéré comme un citoyen de seconde zone ni à l’étranger ni dans son pays d’origine. Nous le vivons à chaque instant notre planche de salut, notre lien organique reste le pays. Ne faisons pas fuir par des agissements inacceptables les rares personnes engagées, sachons ensemble convaincre nos compatriotes que grâce à leur engagement l’avenir sera meilleur en Tunisie.
Mohamed Adel Chehida
Coordinateur Al Badil Ettounsi Italie
Mohamed Adel Chehida
Coordinateur Al Badil Ettounsi Italie