Les trois grands impératifs de Chahed: Jusqu’à quand à la Kasbah, mais tout réssir
La foi renouvelée dans Tahya Tounès dont il a pris la présidence, la détermination exprimée d’aller aux scrutins, c'était prévisible, le plus dur ne fait que commencer pour Youssef Chahed. Trois impératifs majeurs l’attendent de toute urgence.
- Résolu à demeurer en fonction à la Kasbah (jusqu’à quand ?), il se doit en tant que chef de gouvernement de poursuivre sa mission, avec sans doute le rêve secret de gommer les erreurs commises, de rattraper les ratages et, si possible, de réaliser des prouesses à même de redorer son blason. Théoriquement, s’il ne se décide pas de quitter l’enfer de la Kasbah pour se concentrer sur son parti et son élection, Chahed verra son contrat courir jusqu’à fin janvier prochain, au moins, date d’entrée en fonction du gouvernement. Avec la lourde responsabilité de réunir les conditions favorables au déroulements des élections législatives et présidentielle dans un climat serein et apaisé, l’ISIE étant responsable de l’indépendance et de la transparence des scrutins.
Alors que tous vaquent aux campagnes électorales, et certains entendent tirer profit du contexte pour nuire au processus démocratique, voire attenter à la sécurité nationale, Chahed ne sera pas en sinécure…
- Chef de parti, Youssef Chahed doit réussir le pari de faire porter les siens au Bardo, avec le grand espoir d’être, sinon le parti majoritaire, au moins le premier parti de la nouvelle majorité. Cette lourde responsabilité doit cependant lui donner le droit de choisir les bons candidats, non seulement capables d’emporter les urnes mais aussi de faire de bons députés, de bons présidents de commission et de bons ministres pour ceux qui iront au gouvernement. Tout est dans les investitures.
Mais, à voir le poids des interventions et pressions d’ores et déjà exercées, on réalise toute la difficulté de la tâche qu’attend Chahed et ses co-équipiers.
- Lui-même candidat à la présidence de la République, selon toute vraisemblance, il doit se battre de toutes son énergie pour l’emporter. Ses détracteurs ne manqueront pas d’arguments, faux et vrais, de subterfuges et de manœuvres pour lui faire barrer la route vers Carthage. Devant sans doute compter sur une équipe ad-hoc, totalement dédiée à sa campagne présidentielle, certes en synergie de marque avec celle des législatives de Tahya, mais bien indépendante, Chahed aura comme premier examen de choisir les membres de cette garde rapprochée, déterminantes.
Avec l’importance de chacun de ses trois impératifs, leurs enjeux et toutes leurs exigences, Youssef Chahed trouvera-t-il le temps nécessaire pour s’en occuper sérieusement ? Saura-t-il échapper aux inévitables attaques d’amalgame entre sa fonction de chef de gouvernement et de chef de parti en course électoral, avec en trame de fond, l’accusation d’utilisation des moyens de l’Etat à des fins personnelles et partisanes ? « Un jour ou l’autre, Youssef Chahed renoncera, si nécessaire, à ses fonctions à la Kasbah, pronostique l’un de ses proches. Mais, pour la stabilité du pays, le plus tard sera le mieux.»
Ce n’est pas, bien sûr, l’avis de ses compétiteurs...
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