Faouzi Elloumi fera-t-il décoller la fusée dont rêve tant Mehdi Jomaa ?
Depuis que Faouzi Elloumi l’a rallié (en tant que président du bureau politique), Mehdi Jomaa, chef du parti Al Badil est très demandé en mariage. Soit sous un régime matrimonial en plein sous forme de fusion, soit dans une alliance pactée, ou toute autre forme possible. L’essentiel pour ses soupirants, de Tahya Tounès au Nidaa (canal Historique), en passant par Al Machrou Néo, est de l’avoir dans la boucle. C’est-à-dire, pouvoir s’adjoindre les sièges qu’il serait capable d’arracher au Bardo, afin de garantir la majorité requise. L’arc est en fait plus large : Jomaa et Elloumi sont courtisés par les chefs visibles ou invisibles de nombreuses formations politiques en large éventail.
Moi, président de la République !
Quelles sont les chances réelles d’El Badil, désormais renforcé par Faouzi Elloumi ? La réponse passe par l’examen des ambitions tant pour les législatives que les présidentielles. Ancien locataire de la Kasbah en 2014 à la tête d’un gouvernement « de compétences indépendantes », Mehdi Jomaa ne se contentera pas de rempiler pour la même charge, bien que dans un contexte différent. Un siège au Bardo, la présidence d’une grande commission, voire le perchoir en tant que président de l’ARP ne le séduirait pas beaucoup. Fermement convaincu de sa destin présidentielle dans une nouvelle émergence météorite, c’est sans doute Carthage qu’il lorgne. La question est donc tranchée en mode : Moi, président de la République !
Courtisés de partout
Pour les législatives, l’ambition est de rafler 40 sièges. Tempérant cet optimisme, un diplomate occidental estime pour sa part qu’un objectif de 10 députés serait plus réaliste. Cette fourchette bien que large et non-dûment justifiée, suffit pour susciter les appétits. De tous. Du coup, Le duo Elloumi - Jomaa est submergé de demandes de rendez-vous. Deux atouts attirent le chaland : le nombre des députés, avec cerise espérée sur le gâteau, la qualité des élus (compétence, intégrité, attractivité...), et le contenu des études programmatiques préparées depuis plus d’une année.