Le succès des "Palmiers blessés" aidera t-il le cinéma tunsien à sortir de sa torpeur ?
Dans un pays où la sortie d'un film semble de plus en plus relever du miracle, la projection du dernier film de Abdellatif Ben Ammar, "Les palmiers blessés" en avant-première au Festival de Carthage a pris les dimensions d'un évènement, d'abord parce qu'il a fait l'ouverture d'un festival d'habitude dédié à la chanson, ensuite parce qu'il s'agit du deuxième film de Abdellatif Ben Ammar coproduit avec l'Algérie depuis Aziza réalisé il y a une bonne vingtaine d'années.
Si les multiplex constituent la planche se salut pour le réseau d'exploitation des films, la coproduction maghrébine constitue la seule alternative à la défection croissante des fonds d'aide européens au cinéma, crise économique oblige.
A l'exception du cinéma marocain, le cinéma algérien ou tunisien se débat depuis les années 90 (pour l'Algérie) et le début des années 2000 (pour la Tunisie) dans une crise sans précédent parce qu'elle est multiforme touchant à la fois le financement (avec le tarissement des sources de financement extérieures; l'exploitation (avec la fermeture de nombreuses salles); la désaffection des publics (parce ce que de plus en plus sollicités par d'autres media, notamment l'internet) et la création avec des réalisateurs qui donnent l'impression de n'avoir plus rien à dire.
Heureusement, le succès du film de Ben Ammar conforté par l'émergence d'une nouvelle vague de réalisateurs frais émoulus des instituts de cinéma et l'édification en Tunisie de studios de cinéma et de laboratoires grâce à un autre Ben Ammar (Tarak) laissent espérer un redressement de la situation d'autant plus que les pouvoirs publics semblent plus que jamais décidés à accompagner le développement de ce secteur qui pourrait générer des milliers d'emplois. Il s'agit maintenant de transformer l'essai