Le Banc de Skerki : une grande découverte entre la Tunisie et l’Italie
Connaissez-vous le Banc de Skerki, situé en pleines eaux internationales entre la Tunisie et l’Italie, faisant partie du plateau continental tunisien ? Récemment découvert par l’Italie, il se distingue par une richesse historique et archéologique exceptionnelle. Il recèle en effet des vestiges archéologiques d’une valeur historique, artistique et culturelle indéniable, parmi lesquels on compte cinq épaves romaines de la période allant du 1er siècle avant J.-C. au IVe siècle après J.-C. C’est également le lieu de la fameuse bataille navale dU banc de Skerki, qui a eu lieu le 2 décembre 1942 pendant la Seconde Guerre mondiale. Alors comment le protéger, dans le cadre d’une coopération internationale appropriées et surtout comment permettre à la Tunisie d’assumer un rôle d’Etat coordonnateur de cette action ?
C’est une grande première mondiale qui vient de se produire. Le mécanisme de coopération internationale pour la protection du patrimoine se situant dans les eaux internationales, prévu par la convention de l’Unesco de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique, sera en effet mis en application. Cette convention prévoit un système de coopération internationale pour les eaux internationales, c’est-à-dire la zone économique exclusive, du plateau continental et de la Zone. Ce système est fondé sur le partage d’informations et sur un effort conjoint de coopération pour la protection du patrimoine culturel subaquatique. Les efforts déployés par la délégation de Tunisie auprès de l’Unesco, conduite par l’ambassadeur Ghazi Gheraïri, ont ainsi porté leurs fruits.
L’Italie a notifié au Secrétariat de l’Unesco, en février 2018, la découverte de plusieurs sites du patrimoine culturel subaquatique sur les bancs de Skerki, situés dans les eaux internationales entre l’Italie et la Tunisie. Les États parties à la Convention de 2001 en ont été informés et invités à déclarer leur intérêt à être consultés sur la manière d’assurer une protection efficace du site. L’Espagne, l’Italie, la France et l’Algérie ont alors exprimé le souhait d’être consultées sur la manière d’assurer une protection effective de ces sites. La Tunisie s’est déclarée comme l’Etat coordonnateur puisqu’il s’est avéré que les éléments archéologiques submergés sont situés sur le banc de Skerki, qui fait partie du plateau continental tunisien.
Ce cas représente un intérêt majeur pour la protection du patrimoine culturel subaquatique car il permettra de mettre en place le premier exemple de protection du patrimoine dans les eaux internationales.