Blogs - 08.07.2010

Jusqu'à quand le non-respect de l'hymne national dans nos stades ?

Le civisme des habitants d'un pays se reconnait à leurs moindres faits et gestes: à leur comportement  à la maison, dans les lieux publics ( théâtres, cinémas ou stades) à leur façon de conduire leur voiture, à leur respect de l'autre qu'il soit voisin, concitoyen ou étranger, à leur degré d'implication dans la vie associative et dans le volontariat d'une manière générale et enfin, et ce n'est pas le moindre, à leur patriotisme. Un sentiment qui se décline sous des formes diverses: exceptionnellement, la défense de la patrie quand elle est confrontée à un danger intérieur ou extérieur, mais aussi le respect dû à l'hymne national qui se manifeste de deux manières, soit en l'écoutant debout et en silence, soit en l'entonnant et cela quelles que soient les circonstances ou les lieux.

Le civisme, un sentiment ringard?

En Tunisie, nous avons instauré depuis quelques décennies une belle tradition dans les écoles primaires, les collèges et les lycées avec la cérémonie de levée du drapeau chaque matin accompagnée de l'hymne national entonné par les élèves pour enraciner chez les Tunisiens, dès leur jeune âge, le sentiment d'appartenance à la patrie. Mais pourquoi s'être arrêté en si bon chemin ? Pourquoi avoir fait l'impasse sur les grandes écoles, les universités, les usines, les entreprises, les administrations ? Parce que les adultes ont aussi besoin d'une piqûre de rappel chaque jour au moment les valeurs patriotiques ont tendance à se perdre partout dans le monde. Pourquoi ne pas s'intéresser aussi au  public des stades, irrespectueux de l'hymne de son pays comme de celui des autres, aux joueurs qui sont peut-être les seuls en Tunisie à  ne retenir de notre hymne national que les mots Houmata El Hima à en juger par la manière, décalée par rapport aux paroles, dont ils bougent les lèvres.

Lorsque je vois et entends dans  la plupart des stades du "Mondial" sud africain retentir, à chaque match, des hymnes nationaux  repris en choeur par les spectateurs debout  et les joueurs,  émus parfois jusqu'aux larmes, je ne puis m'empêcher de penser au triste spectacle de nos stades avec ces joueurs impassibles, ne laissant percer aucune émotion (et pour cause, ils n'en éprouvent pas) et ces spectateurs assis, devisant tranquillement quand ils ne tapent pas des mains ou ne crient pas sur l'air des lampions lors de la diffusion de notre hymne national. Pourquoi, cette exception tunisienne? Le patriotisme est-il devenu  un sentiment ringard au point que notre hymne national ne suscite plus au mieux que de l'indifférence ? Faut-il aller jusqu'à criminaliser ce genre d'attitude pour amener à résipiscence les responsables?

Hédi

 

 

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