Mounir Beltaifa: A quand 1+1=11 en Tunisie?
La mondialisation et les enjeux de notre 21è siècle exigent des individus performants unis dans un collectif fort, que ce soit pour un projet local, régional, national et/ou à fortiori international. Combien de législatures nous faudra-t-il pour comprendre que si le tunisien moyen a individuellement une forme d’intelligence relativement avancée, notre intelligence collective reste à renforcer ou parfois à reconstruire.
Ceci nécessite la régénération:
- d’une nouvelle vision partagée d’un développement de notre chère Tunisie ambitieux mais réaliste et crédible aux yeux des citoyens et de la communauté internationale.
- de la conscience de nos réalités, aptitudes, limites et risques,
- de la confiance en soi et en les autres pour que l’individualisme laisse un peu de place au collectif, à l’intérêt général et au bien vivre ensemble,
- des valeurs d’honnêteté, intégrité, éthique, professionnalisme, citoyenneté et méritocratie.
Si la famille, l’école, l’entreprise et la société n’ont pas réussi à ancrer durablement ces valeurs chez une grande partie de nos enfants et citoyens, espérons qu’une nouvelle classe politique:
- relève sincèrement ce défi de l’intérêt général au-dessus de l’intérêt individuel ou partisan,
- inspire confiance sans trahir ses promesses, sans devoir justifier pourquoi ça n’a pas fonctionné comme prévu/attendu et sans prétendre rassurer que nous nous portons mieux que la Libye, le Yémen ou la Syrie dont nous n’avons pas le potentiel énergétique,
- et partage un véritable programme politique économique social et environnemental crédible (sans prétendre que 200 experts ont pondu un programme pour qu’il soit par la suite ignoré).
Si l’approche dirigiste par étapes a réussi à Bourguiba il y a 7 décennies, c’est avec une approche plus agile et consultative que la Tunisie aurait besoin de se réformer pour éviter que ses difficultés ne s’aggravent plus vite que ses solutions ne produisent les résultats escomptés.
Dieu bénisse notre Tunisie.
Mounir Beltaifa