Ce que les chefs d’entreprise français ont demandé à Youssef Chahed à Paris
Taoufik Habaieb, envoyé spécial de Leaders à Paris- Le chef du gouvernement Youssef Chahed a dû alterner lors de sa visite à Paris, rencontres avec des membres du Medef et d’autres de la CPME, pour ‘’vendre le projet Tunisie’’, mais surtout les écouter, à huis-clos, avant d’ouvrir le 2ème Forum économique franco-tunisiens. Plus rapides, plus efficaces et plus audacieux, tous demandent, des deux côtés !
C’est ainsi que Chahed a été l’hôte jeudi soir au siège du Medef International d’un dîner offert par le président du Medef, Geoffroy Roux De Bezieux, en présence de Samir Majoul, président de l’Utica et des représentants d’entreprises françaises et tunisiennes. Le lendemain tôt le matin, il recevait en petit déjeuner à l’hôtel Meurice, une délégation de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME), conduite par son président, François Asselin, en présence de Tarek Cherif, président de la CONECT.
Autant le discours tenu aux uns et aux autres par Youssef Chahed est identique, autant les attentes des chefs d’entreprises sont similaires. La Tunisie qui accueille déjà 1401 entreprises françaises, leur offrant meilleure compétitivité, entend favoriser moins de sous-traitance pour mieux de co-développement. Le gouvernement s’engage à libérer l’initiative privée et faire monter en régime les moteurs de croissance, mettant à contribution tout son potentiel. Chahed estime qu’on ne connait pas assez la Tunisie industrielle et invite les chefs d’entreprise être plus rapides, plus efficaces et plus audacieux, avec pour challenge de doubler les investissements français à l’horizon 2022.
Plus rapide, plus efficace et moins de procédures accablantes, c’est ce qu’à leur tour demandent ses interlocuteurs. L’une des grandes difficultés rencontrées, soulignent-ils, c’est le retard accusé par le rapatriement des dividendes et des capitaux et les paiements en devises. S’ils se montrent compréhensifs quant au stress qui obère les réserves tunisiennes en devises et le déficit de la balance commerciale, ils appellent à la tenue, sans délais ni entraves, des engagements pris par les autorités tunisiennes et à la libération du commerce extérieur. La meilleure promotion attractive des investissements extérieurs en faveur de la Tunisie, c’est la levée de toutes ces entraves, en attendant la convertibilité du dinar et la signature de l’Aleca, insistent-ils.
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