Le 18 janvier 1952, une date-phare de notre histoire tombée dans les oubliettes
Nous sommes le 18 janvier et pourtant personne ne s’est aperçu qu’il s’agissait du jour-anniversaire du déclenchement de la lutte armée contre l’occupant. Ni les vieux qui ont vécu ce jour-là, qui vous expliqueront qu’ils ont d’autres chats à fouetter : les maladies, la pension de retraite qui se réduit comme peau de chagrin avec la dévaluation du dinar au point de ne plus leur permettre de joindre les deux bouts ; ni les jeunes qui vous avanceront leur argument-massue quand on leur reproche leur désintérêt pour l'histoire de son pays et notamment celle du mouvement national « Je n’étais pas né ».
S'il est vrai que le 18 janvier 1952, ils n’étaient pas nés ni peut-être même conçus, il y a un devoir de mémoire dont nous devons nous acquitter, jeunes et vieux, d’autant plus que le sentiment national s’effiloche aujourd’hui au point d’être frappé de ringardise. Le 18 janvier 1952, l’arrestation des dirigeants destouriens et en premier lieu Bourguiba et l’émergence de la lutte armée qui durera près de 3 ans ont sonné le glas de la présence française non seulement en Tunisie, mais aussi dans le Maghreb. Car moins d’un an plus tard, les Marocains vont nous emboîter le pas avec les émeutes des Carrières de Casablanca dont l’élément déclencheur a été l’assassinat de Ferhat Hached. Le 1er novembre 1954, ce sera au tour de l’Algérie de déclencher sa glorieuse révolution.
Les peuples ont besoin de ces épopées. Les célébrer, c'est raviver le sentiment national, c'est renforcer le sentiment d’appartenance. C'est le cas du 18 janvier 1952 qui est une date-phare de notre histoire, un tournant dans la lutte contre l'occupant.