L'arabisation des enseignes à Tunis : fallait-il s'en offusquer ?
Le Conseil municipal de Tunis a décidé récemment d’arabiser les enseignes. Il n'en fallait pas plus pour provoquer une levée de boucliers dans de larges franges de la population qui y ont vu une confirmation de la volonté d'Ennahdha dont la maire est issue de franchir un nouveau pas dans sa politique d'islamisation sous couvert d'arabisation et parlé d'une initiative malheureuse qui allait à l'encontre du caractère cosmopolite de la capitale.
Il est vrai que telle quelle a été annoncée, cette décision donnait à penser que les autres langues comme le français et l'anglais seraient éliminées. Ce qui n'est pas le cas. Mais, il fallait bien réagir face à la disparition de la langue nationale des enseignes au profit de la langue française Et même quand on y a parfois recours, c'est pour utiliser une langue abâtardie, comme برتاجي - كوناكتي.
Le moins qu'on puisse dire est cette mesure a tardé. Le mobilier urbain doit refléter l'identité d'une ville. Il s'agit aujourd'hui d'élaborer une charte graphique qui donnerait à cette langue la place qui lui est due tout en respectant les autre langues comme le français qui fait désormais partie de notre patrimoine qu'on le veuille ou non, ou l'anglais, la langue internationale par excellence.
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