Le processus démocratique est-il en danger ?

A peine l’effervescence des fêtes du nouvel an est-elle passée, qu’une peur panique s’est emparée de la classe politique, non seulement à cause de ces mouvements sociaux que les oiseaux de mauvais augure nous prédisent pour le mois de janvier, mais parce que le risque d’un report des élections se précise. Cinq associations viennent de lancer un cri de détresse à ce propos : ce ne sont pas seulement les élections de l'automne prochain qui sont menacées, mais tout le processus démocratique, affirment-elles à l'unisson.

A vrai dire, ces craintes sont justifiées. Alors que nous sommes à huit mois des prochaines élections, l’Assemblée, apparemment mal remise du long et mouvementé marathon budgétaire, a trouvé le moyen le 21 décembre dernier de reporter sine die et pour la cinquième fois consécutive, une séance plénière qui devait être dédiée à l'Isie, véritable maître d'oeuvre de ces consultations dont on attend décidément beaucoup : elles sont appelées à clarifier la scène politique passablement brouillée après des renversements d'alliance qui ont frappé de caducité les résultats des précédentes élections.

L'Assemblée doit notamment élire le tiers des membres de l'Instance et son président démissionnaire depuis les élections municipales, sans oublier l'élection du Conseil constitutionnel, pièce maîtresse de tout l'édifice dont l'absence s'est fait sentir.