Comment des médecins tunisiens étaient envoyés en Afrique du Sud
Tout remonte à 1999 lorsqu’une délégation sud-africaine conduite par le ministre de la Santé se rend à Tunis et conclut un accord-cadre de coopération bilatérale. Cet accord sera activé en 2003. La mise en œuvre de sa composante assistance technique sera confiée à l’Agence tunisienne de coopération technique (Atct) à la faveur de la réunion à Tunis, le 26 septembre 2005, des ministres de la Santé des deux pays. Une délégation sud-africaine du Conseil professionnel de la santé se rendra en Tunisie en 2006 pour prendre connaissance du système de formation médicale et paramédicale.
Tout va s’accélérer en 2007. Un accord de coopération technique sera signé à Pretoria en mai 2007. Les besoins exprimés portent sur 200 médecins généralistes, 50 médecins spécialistes et des pharmaciens. Tous doivent exercer dans des zones rurales, en dehors des agglomérations et grandes villes.
Pas moins de 275 médecins, pour la plupart relevant du ministère de la Santé, se sont portés candidats. Une mission de recrutement, forte de 19 membres, dépêchée à Tunis en août 2007, a procédé à leur interview, pour aboutir à la sélection de 120 médecins. Ceux qui se décideront à partir en Afrique du Sud seront au nombre de 93 médecins. Au 31 octobre 2018, 53 parmi eux (64 selon l’ATCT) sont encore en poste. Les autres ont dû rentrer en Tunisie pour différentes raisons.
Trouver les financements nécessaires
Très appréciés par la population locale, comme par les autorités sud-africaines, les médecins tunisiens ont cependant fait face à nombre de difficultés. Si l’intégration n’a pas constitué un obstacle majeur, tout comme la maîtrise de la langue anglaise, les questions d’assurer en tant que généralistes des interventions chirurgicales et d’anesthésie, d’équivalence des diplômes, d’inscription au conseil de l’Ordre, de l’arrêt de l’octroi de billets d’avion annuels et autres ont dissuadé certains médecins de poursuivre leur affectation.
Alors que l’Afrique du Sud souhaite développer davantage sa coopération technique avec la Tunisie, notamment en recrutant des médecins spécialistes (ophtalmologues, etc.), des pharmaciens et autres, ainsi que la formation de personnels paramédicaux, des contraintes financières se font de plus en plus restrictives. C’est ainsi que les réductions financières que subit le budget de l’Etat en Afrique du Sud ont contraint les autorités locales, pourtant hautement satisfaites des médecins tunisiens, à reconsidérer certaines clauses de l’accord de coopération technique.
La recherche de nouvelles sources de financement, à travers la coopération sud-sud et autres mécanismes, s’avère indispensable.
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