Nabil Ajroud: Le juriste discret de Carthage
N’était-ce la publication du décret de sa nomination au Journal officiel, sa discrétion légendaire a failli laisser passer sa promotion depuis octobre dernier au grade de conseiller principal auprès du président de la République chargé des affaires juridiques avec rang de secrétaire d’Etat. Nabil Ajroud, qui bouclera le 12 janvier prochain ses cinquante ans, préfère en effet se tenir à l’écart des feux de l’actualité. Il n’apparaît sur les photos officielles que lors des audiences accordées par le chef de l’Etat, notamment aux membres de la Commission des grâces. Sa présence, et en bonne place, tout récemment, à la réunion du Conseil des ministres tenue au Palais de Carthage n’a pas cependant surpris les initiés. Il était placé en cinquième position, à droite du président de la République, après le chef du gouvernement, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères, et le premier conseiller chargé de la sécurité nationale. Il est vrai que ce jour-là, le Conseil devait délibérer sur le projet de loi sur l’égalité successorale, porté par le président Caïd Essebsi, ainsi que celui relatif à l’Etat d’urgence, deux textes que le département juridique de la Présidence a pris en charge intensément.
Titulaire d’une maîtrise en droit public (1991) et du diplôme du cycle supérieur de l’ENA (1995), Nabil Ajroud a été notamment directeur d’administration centrale aux services du conseiller juridique et de législation du gouvernement (jusqu’à 2007), directeur général de l’unité des études juridiques et du contentieux au ministère de la Santé, directeur général de la Fonction publique (2010-2012) et président du Comité général de la Fonction publique (jusqu’à 2015). Il sera nommé en 2015 directeur général du Centre de formation et de documentation sur les associations (Ifeda), puis, en 2016, directeur central des ressources humaines à Tunisie Télécom.
C’est en mai 2016 qu’il sera appelé à rejoindre le cabinet présidentiel, en qualité de conseiller chargé des affaires juridiques. Une bonne pioche, se révèlera-t-il. C’est d’ailleurs lui qui assurera l’intérim du directeur du cabinet présidentiel, après la démission de Slim Azzabi, le 9 octobre dernier, jusqu’à l’entrée en fonction de Salma Elloumi Rekik, le 1er novembre écoulé. Dans sa coutumière efficacité discrète.
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