Qui succèdera à Dalenda Largueche à la tête du CREDIF
Depuis bientôt trois mois, le Centre de recherches, d'études, de documentation et d'information sur la femme (CREDIF) attend la nomination de sa nouvelle directrice générale. Fin septembre dernier, la titulaire du poste, Dalenda Larguèche, professeur des Universités, avait été informée de la fin de la mission, par une note de la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, qui assure la tutelle du centre. Officiellement, la décision est motivée par l’arrivée de Mme Larguèche, en tant que fonctionnaire de l’Etat à l’âge de la retraite, bien qu’en tant qu’universitaire, elle est en droit de prolonger son maintien en activité jusqu’à l’âge de 70 ans. D’ailleurs, à peine débarquée du Centre, elle a repris ses cours et recherches au sein de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines à la Manouba.
Huitième directrice du CREDIF depuis sa création en 1990, Dalenda Larguèche n’est pas en fait à son premier limogeage de la direction du centre. Nommée à ce poste en octobre 2011, sous le gouvernement Caïd Essebsi, elle en sera débarquée deux ans après, en septembre 2013, par son ministre de l’époque, Sihem Badi, sous le gouvernement de la Troïka, présidé par Ali Laarayedh.
L’élection de Caïd Essebsi à la Présidence et l’investiture d’Habib Essid à la tête du gouvernement, en 2015, rétabliront Mme Larguèche au CREDIF. Pas pour longtemps, la revoilà poussée à la sortie.
Historienne, sociologue, doublée d’une militante politique et de fervente adepte de la cause féministe (ATFD, AFTURD...), Dalenda Larguèche avait mis à profit son passage au Centre pour intensifier son action. La lutte contre la violence et le harcèlement sexuel exercés contre les femmes, l’approfondissement des recherches et analyses sur les questions du genre, l’égalité successorales et autres préoccupations majeures ont été privilégiés. Si sur cette voix la marche est encore longue, l’avancée y accomplie est significative.
Qui la poursuivra ? La pause observée depuis bientôt trois mois, faute de directrice générale, de la trempe de Soukeina Bouraoui, fondatrice et première en charge de 1990 à 1996, ou de Dalenda Larguèche, n’a que trop duré. Le chef du Gouvernement, petit-fils de l’illustre Radhia Haddad ne manquera pas certainement de pourvoir le poste sans plus tarder.