33 édition des Journées de l’Entreprise 2018: L’Entreprise et les Réformes de rupture (Vidéo)
L’IACE organise la 33ème édition des journées de l’entreprise, l’évènement phare du monde des affaires qui devra avoir lieu les 7 et 8 Décembre 2018 à l’Hôtel Mouradi Palace Sousse. Le thème choisi pour cette édition est «l’entreprise et les réformes de rupture».
«Entre 800 et 1000 participants attendus à cette session écouteront d’illustres intervenants tunisiens et étrangers dont le chef du gouvernement, M. Youssef Chahed ainsi que les membres du gouvernement, les dirigeants de l'UGTT et de l'UTICA ainsi que ceux du secteur public et privé et les leaders internationaux, lesquels prendront part aux débats et échanges qui devront avoir lieu afin d’aider les entreprises dans leurs démarches de réforme.», a déclaré M. Taieb Bayahi Président de l’IACE. M. Slim Zeghal coordinateur des journées de l’entreprise a annoncé que les travaux démarreront vendredi 8 décembre, après la séance d’ouverture, par un premier panel intitulé « réglementation de change et politique monétaire ». Le dinar tunisien s’est déprécié significativement lors des dernières années, nos réserves de change sont àleurs plus faibles niveaux. Les entreprises Tunisiennes trouvent de plus en plus de difficultés dans leurs opérations à l’international, d’où la menace d’une inflation grandissante qui a conduit la BCT à augmenter ses taux, ce qui ne manquera pas d’affecter l’investissement et la profitabilité des entreprises.
La deuxième séance, sur le thème « La réforme fiscale : ressources et pression» sera l’occasion de synthétiser des propositions de solutions concertées dans une vision globale qui peut fairel’objet d’un pacte national de compétitivité à l’instar de plusieurs pays.
En effet, depuis 2011, la pression fiscale a atteint des niveaux historiques en Tunisie et elle estconsidérée parmi les plus élevées au monde, touchant ainsi la compétitivité des entreprises transparentes.
L’amélioration des recettes fiscales ne passe pas nécessairement par l’augmentation des taxes et l’introduction de nouvelles taxes ! Et la réduction du déficit budgétaire ne passe pas uniquement par une augmentation des recettes. Elle doit aussi imposer une réduction des dépenses. Une simplificationdes taxes avec un renforcement des contrôles peut améliorer les recettes. Une pénalisation de la fraude à la compensation peut réduire les dépenses. Une libéralisation du marché de la production de l’énergiepeut réduire les dépenses en devises pour l’achat d’hydrocarbures et l’effort supplémentaire decompensation pour maintenir des prix d’électricité « abordables ». Une privatisation de nombred’entreprises publiques défaillantes peut améliorer les recettes à court terme par une cession d’actifs età moyen-long terme par des recettes fiscales plus importantes quand elles auront renoué avec laprofitabilité, et nous avons plus d’un exemple en Tunisie pour le prouver. Au niveau de la fiscalité, la problématique des forfaitaires reste entière. Certains secteurs, comme le secteur agricole, sont pratiquement en dehors de l’assiette. Au niveau des dépenses, l’existence d’offices nationaux ayant lemonopole de l’importation du blé, du sucre, de l’huile, du thé, du café et bien d’autres parait d’un autreâge et constitue clairement un poids supplémentaire sur le budget de l’Etat.
La troisième séance et dernière abordera le thème de «La réforme du code de travail :productivité et fléxisécurité ». Un débat pour des propositions de réformes entre les partenairessociaux capables de ramener à la fois des gains de productivité et le maintien de la stabilité sociale.
L’observation de l’expérience des autres pays le montre: le retour de la croissance passe impérativementpar des gains de productivité. La Tunisie est parmi les plus mauvais pays en terme de compétitivité deson marché du travail selon le classement du WEF. Réformer le marché de travail ne signifie pas uneflexibilité tous azimuts ou une détérioration des droits des travailleurs. Bien au contraire, l’objectif estde relancer l’emploi et l’attractivité du site Tunisien. Des concepts tels que la fléxi-sécurité,l’annualisation du temps de travail ou la rémunération indexée sur le résultat ne doivent pas être occultésdans les débats avec les syndicats, débats qui en viennent à se limiter presque aux seules augmentationsde salaires, tant on a tracé de lignes rouges autour de thématiques pourtant fondamentales. L’avenir dutravail fera aussi l’objet de discussion de ce panel. Un débat sur les aspects de l’avenir du travail dansle cadre de la quatrième révolution industrielle. Dans ce contexte, une analyse plus approfondie de laréforme du travail est nécessaire, afin de s’aligner avec les nouveaux concepts du travailleur et du lieude travail après l’introduction et l'adaptation de nouvelles technologies.
Najeh Kharrez