Un grand espoir tunisien renaît à BiotechPole de Sidi Thabet
Superbe riposte cinglante aux politiques qui se chamaillent pour leurs propres intérêts mesquins. En ces temps de négativisme, de morosité, loin des cris et chuchotements du microcosme politique et des tiraillements guignolesques, de jeunes savants tunisiens se concentrent en indépendants ou avec leurs partenaires internationaux à réaliser d’impressionnantes avancées dans le développement des biotechnologies. Ici et maintenant : à Sidi Thabet, à quelques kilomètres de Tunis. Huit laboratoires, hébergés au BiotechPole, sont à pied d’œuvre, au service de la santé et du bien-être, des produits pharmaceutiques, cosmétiques et nutritifs. L’inauguration, jeudi 18 octobre 2018, en est édifiante
Ils s’appellent Mohamed, Souad, Mahmoud, Rami, Hajer, Mouldi et Mehdi, avec Stephan, François et d’autres qui ont choisi de s’y investir. La plupart des Tunisiens avaient poussé très loin leurs études en Europe et en Amérique du Nord, intégré de prestigieuses institutions de recherche (CNRS...) et de grands laboratoires. Ils reviennent assurer un transfert inverse de technologie et inspirer leurs pairs . Autour d’eux, de jeunes équipes se constituent et se forment, sous le regard bienveillant de leur hébergeur, le Pr Mohamed Ayadi, PDG de BiotechPole Sidi Thabet.
La liste impressionnante
Services de recherche en chimie médicinale et technologies biophysiques pour le compte de l’industrie pharmaceutique (Novalix), fabrication de produits pharmaceutiques et cosmétiques à base de produits naturels et de plantes (Veravie), études et recherches cliniques (Eshmoun), extraction d’ingrédients actifs, résinoïdes, pigments et colorants naturels à partir des micro-algues et autres avancées remarquables : la liste est impressionnante.
Slim Khalbous, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ne boude pas son plaisir. ‘’Trois facteurs de réussite sont déjà réunis, pronostique-t-il en pari gagnant. La spécialisation, qui est attractive et synergétique, mentionne-t-il en premier lieu. Mais, aussi, le multi-partenariat entreprises - universités, privé - public, national et international, et la priorité nationale. » Sans faire l’économie d’une autocritique, il dira que l’Etat a certes investi dans l’enseignement supérieur et la recherche- développement, mais peu et mal investit. On n’a pas pensé aux débouchés, aux ponts à établir. Voir des industries pharmaceutiques, l’Institut Pasteur de Tunis, la Caisse des Dépôts et consignations (CDC), et des banques s’impliquer dans ce projet est le meilleur garant additionnel et indispensable de réussite. »