Inondations : les autorités ont-elles été à la hauteur ?
Après trois ans de sécheresse les vannes célestes ont fini par déverser sur la quasi-totalité du pays, des pluies diluviennes, parvenant même à faire oublier aux Tunisiens la crise interne de Nidaa Tounès et ses rebondissements vaudevillesques.
Des pluies sans doute bienfaisantes pour l'agriculture et nos réserves hydrauliques qui atteignent après les dernières précipitations un milliard de m3, conte 770 millions auparavant, mais malfaisantes pour l'infrastructure. On peut se lamenter sur les dégâts, accuser les autorités d'incurie, reprocher aux services de la météo les approximations se leurs prévisions comme on n'a pas manqué de le faire. Et pourtant, il faut se faire une raison. On ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Les pluies ont certes mis à nu les fragilités de nos infrastructures, mais aucune infrastructure dans le monde n'est capable de résister à des oueds en furie et des pluies abondantes comme on en a connues. L'actualité récente que ce soit en France, aux Etats-Unis, ou ailleurs le confirme. Les prévisions météorologiques ne sont pas infaillibles en Tunisie comme ailleurs dans le monde. Enfin, les autorités ont été suffisamment réactives pour réduire au minimum les pertes humains (5 morts) et c'est à leur actif. Pourtant, cela pas été relevé nulle part, comme si cela allait de soi.
Les plus de 60 ans se rappellent des fameuses inondations de septembre-octobre 1969 survenues elles aussi après de longues années de sécheresse. Il y a eu entre 300 et 400 morts et 100.000 sans-abri. Pourtant, les intempéries n'avaient pas atteint le degré de gravité qu'on a connu ces dernières semaines.