Kamel Rekik: Gaz naturel et système des prix, des priorités aussi
Lorsqu’on l’interroge sur les enjeux pour la Tunisie en matière d’énergie, Kamel Rekik va droit au but. Il y a bien sûr, nous dit-il:
- la prospection de notre sous-sol à la recherche d’hydrocarbures, et notamment de gaz de schiste dans le grand sud tunisien (bassin de Ghadamès);
- la concrétisation de l’objectif visant à couvrir 30% de la production d’électricité au moyen d’énergies renouvelables d’ici 2030.
«Sur ces deux points, poursuit Kamel Rekik, de sérieuses avancées ont été accomplies au cours des derniers mois. Il s’agit notamment de l’accroissement du nombre de permis de recherche, même si le gaz de schiste attend toujours de prouver son existence ...; et, pour les renouvelables, lancement de la première vague de projets privés photovoltaïques de petite taille, dans une conjoncture de prix qui ouvre enfin de grands espoirs, tout en justifiant a posteriori le manque d’empressement antérieur à cet égard, si mal compris par beaucoup».
Deux autres questions méritent un approfondissement, estime Kamel Rekik :
- l’approvisionnement en gaz naturel, vu que celui-ci devrait représenter une grosse partie de nos besoins énergétiques et jusqu’à 70% de notre mix électrique à l’horizon 2030 (à moins d’arracher à l’Union européenne de quoi faciliter l’interconnexion du réseau tunisien avec l’Italie, auquel cas cette part serait divisée par deux);
- le système des prix de l’énergie; on se gargarise par exemple, à longueur de discours officiels, sur le fait que si le prix du baril augmente de tant de dollars $, c’est des millions de dinars en plus à compenser ... ; mais il y a de gros malentendus sur ce sujet, tant dans l’opinion publique que chez les décideurs.
Kamel Rekik
Diplômé de l’École Polytechnique (1961-1963) et de l’École des Mines de Paris (1963-1965), Kamel Rekik a été également élève de Sciences Po Paris (1963-1965). Après avoir entamé sa carrière à la Steg, il a été chargé de mission auprès du ministre de l’Économie (1980-1984) et a notamment dirigé la Sotugat et la Sergaz.
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Si le programme de petits projets photovoltaïques réussit ce sera un grand progrès en pensant notamment au pompage pour l'irrigation dans l'agriculture,les lampadaires solaires,le chauffage solaire,et même les autocuiseurs solaires pour les habitations isolées. C'est essentiellement un problème de volonté politique et de vision pour le pays.