News - 09.10.2018
Caïd Essebsi, sur les traces de Bourguiba, Diori et Senghor, pour donner à la Francophonie une autre dimension
En décidant de conduire lui-même la délégation tunisienne au Sommet de la Francophonie (Erevan Arménie, 11-12 octobre 2018), le président Béji Caïd Essebsi a sans doute voulu donner un nouveau souffle à l’œuvre des pères fondateurs de cette « communauté de destin et de solidarité ». Fondée le 20 mars 1970 à Niamey (Niger), par les présidents Habib Bourguiba, Hamani Diori et Leopold Sedar Senghor, ainsi que et du Prince Norodom Sihanouk (Cambodge), elle portait alors le nom de l’Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT).
Son élargissement de 21 pays en 1970, à 84 Etats et gouvernements actuellement, pas nécessairement tous entièrement ou largement francophones, sa conversion en Agence de la Francophonie (1996) qui sera intégrée en janvier 2006, dans l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a été voulu comme un rayonnement et un approfondissement. Rayonnement pour étendre ses horizons à des territoires encore plus divers et approfondissement pour donner un contenu effectif à son action politique, économique et culturelle.
Institutionnalisée, plombée par des procédures lourdes, des modes de fonctionnement compliqués et l’éternelle question de la répartition des postes clefs et des recrutements, l’OIF n’échappe pas au mal qui ronge les grandes organisations régionales et internationales, l’ONU et ses agences spécialisées en tête. Employant près de 300 fonctionnaires permanents, son budget s’élève à près de 85.7 M€. Premier contributeur, la France y apporte 14.6 M€, suivie par le Canada avec 11.3M€. La Suisse et la Wallonie versent respectivement 3.9 M€ et 3.8 M€. Le recouvrement des contributions se pose à l’OIF avec la même acuité qu’à de nombreuses institutions similaires.
L’urgence aujourd’hui, est de donner à l’Organisation Francophone un nouveau souffle et une nouvelle dimension. Le modèle conçu par ses pères fondateurs constitue sans doute son ADN marqueur. Près de 50 ans après, il mérite un nouveau logiciel et de nouvelles applications. Ça sera la mission du Sommet de Tunis en 2020. Dès-à-présent, il va falloir s’y atteler.
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