Quand le drapeau tunisien flotte sur une grande usine en Chine
La société Sino Arab Chemical Fertilizers en exemple concret
C’est un véritable cas d’école, une belle illustration de partenariat industriel tuniso-chinois qui se confirme depuis maintenant plus de 33 ans. A Qinhuangdao dans la province du Hebei, les rives de la mer de Bohai, le drapeau tunisien flotte allègrement avec celui de la Chine, à l’entrée d’une grande usine. C’est celle de la société Sino Arab Chemical Fertilizers (SACF), fondée en juin 1985. La saga mérite d’être racontée.
Forte de son process technologique et industriel pour la production de l’acide phosphorique (SIAPE), de NPK et d’autres fertilisants chimiques à base de phosphate (industries chimiques, Gabès), la Tunisie est approchée par la Chine pour constituer ensemble une unité spécialisée à Qinhuangdao. Le Koweït se joindra au capital de la société qui sera ainsi détenu par le Groupe chimique tunisien (GCT), la compagnie chinoise CNCCC et celle koweïtienne, Petrochemical Industries Company K.S.C. (PIC).
Rapidement, les experts du GCT ont conçu les plans pour la production de 480 000 tonnes de DAP et 600 000 tonnes de NPK par an. Les travaux de constructions achevés sous la supervision des équipes tunisiennes, l’usine est entrée en production en 1991. Un éminent ingénieur a été dépêché de Tunisie pour en assurer la direction générale, jusqu’en 1993. Le capital sera de 17.5 millions de dollars et l’investissement de 58 millions de dollars.
La qualité des produits et la croissance de la demande ont incité à l’extension de l’usine, en créant une deuxième unité devant permettre de doubler la capacité de production de NPK en la portant à 1.2 million de tonnes par an. La Tunisie y était partante alors que le Koweït a préféré lui céder sa participation, ce qui sera finalisé en 2006. La nouvelle unité sera réalisée en 2002, avec des investissements de l’ordre de 45 millions de dollars, les experts du GCT ont largement contribué à la confection des différents documents techniques et industriels ainsi que des cahiers des charges et au choix de l’entrepreneur.
La fusion des deux unités portera le capital de la SACF de 17.5 millions à 32.5 millions de dollars, la Chine en détient 60% et la Tunisie 40%.
Le parcours n’a pas toujours été facile. Des difficultés ont été rencontrées, mais la détermination des deux partenaires a permis de les vaincre. La société Sino Arab Chemical Fertilizers affiche de bons indicateurs financiers et ses produits jouissent d’une excellente réputation. Aujourd’hui, de nouvelles perspectives s’ouvrent entre le Groupe chimique tunisien et son partenaire chinois pour développer et élargir leur coopération, tant en Chine qu’en Tunisie. Un bel exemple de la coopération sud-sud.
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C'est une saga fort édifiante, bien racontée... Mais on ne saura jamais le nom de ce monsieur dont la photo orne le chapeau de l'article ! Dommage...
Nous exportons notre savoir faire technologique à la Chine qui va en profiter pour des décennies à venir. En contre partie quel savoir faire avons nous gagné de la Chine qui est bien connue pour gagner beaucoup plus qu'elle ne donne et pour les accords déséquilibrés en sa faveur tel que l'accord de pêche avec la Mauritanie qui stipule que les Mauritaniens peuvent aller pécher en Chine et vis versa ! Concernant la coopération Sud/Sud, jusqu'à quand va t-on considérer la Chine au Sud?
Dans cet article, IL y a une photo de je ne sais pas qui en illustration. Ce monsieur n'a rien à voir avec ces réalisations des années 90. Hommage à feu MOHAMED MGAEITH le père de la chimie en Tunisie qui était le pionnier dans ce projet. Feu Mohamed Mzali a dit de lui : « Si on le laissait tout faire tout seul, il engorgerait la Tunisie et le monde entier d'usines d'engrais ». Cette photo en tête cet article sur SACF, va bien avec ce qu'avait dit Montesquieu ou Diderot je crois: "Ce monde n'a pas manqué de charlatans". Phrase que j'ai apprise en 1963, en première année secondaire, pour nous faire comprendre que le passé composé exprime aussi une vérité absolue !!! On a vu : ’’ ERROUKOUB 3ALA ETHAWRA. Et là on voit : ‘’ ERROUKOUB 3ALA ELMOUJAMAA’’