Abdelaziz Kacem: L’intégrisme vs l’intégration
Il y a quelques années, dans une Mairie de Paris,recrutée à titre temporaire, une jeune Maghrébine, à la physionomie engageante, avec de beaux cheveux en l’air, reçoit un beau matin, dans la joie partagée de ses collègues, la décision tant attendue de sa titularisation. Assurée quant à son avenir, doucement, elle sort de son sac un fichu noir,se le met sur la tête, le noue sous le menton, ne laissant voir que l’ovale d’un visage soudain fermé. La stupéfaction est à son comble. Elle avait caché à ce point son jeu. Le maire décide immédiatement de la licencier. Dehors, une bande de barbus et de niqabées, venus savourer avec elle cet instant de tromperie triomphante, n’en reviennent pas. Impassible, la porte cossue de l’institution ne semble pas avoir été ébranlée par leur «Takbir» protestataire. Ah, ces «mécréants», ces «Giaours», ces maudits «Roumis»! Ils n’ont aucun respect pour la meilleure des religions ici-bas et dans l’au-delà.
En juin 2016, une autre Maghrébine obtient la nationalité française, en dépit de son voile et de son jilbabréglementaire. La Préfecture de l’Isère organise, à son intention, une cérémonie d’accueil dans la nationalité. Mais au moment où on lui remet solennellement le décret la naturalisant, elle refuse de serrer la main que lui tend le Secrétaire général de la préfecture, «en signe de bienvenue », au motif que l’islam le lui interdit. L’idée qu’une telle attitude attesterait de son inaptitude à vivre en civilisation, ne lui effleure nullement l’esprit. Saisi de l’affaire, le Premier ministre de l’époque signe un second décret annulant le premier. Le Conseil d’État appelé à statuer,en vertu de l’article 21-4 du Code civil,donne raison au Gouvernement, pour qui« un tel comportement, dans un lieu et à un moment symboliques, révélait un défaut d’assimilation».
Récemment, en ce mois d’août, la Municipalité de Lausanne, sur le point d’accorder la nationalité à un couple de «bons musulmans», soumet les candidats à un oral final et presque de routine.Courtoisement reçus, par les membres du Comité de naturalisation, le couple refuse de serrerla main de personnes du sexe opposé, ce contact physique étant assimilé à de l’adultère. Allah nous en préserve! Mieux encore, les deux croyants se montrent très réticents au contact mental, également répréhensible. C’est un péché que de répondre aux questions posées par une personne de sexe opposé. Le couple est recalé. «La Constitution et l’égalité entre hommes et femmes l’emportent sur la bigoterie», déclare un responsable suisse. Ah, le facho, l’islamophobe, l’associationiste… Il convient de porter plainte auprès des instances internationalesen charge du respect des droits de l’intégriste, contre ces lois racistes qui ne tiennent compte ni du HARAM ni du HALAL…
En pays scandinaves ou anglo-saxons, c’est dans le mépris que se traitent ces affaires. À leurs yeux, ces comportements, ces déguisements vestimentaires, ces prières à même l’asphalte, relèveraient d’un folklore négligeable. Mais ils contrôlent les velléités d’agression qui vont avec.
En Europe, la redoutable secte des Frères musulmans a pignon sur rue. En véritables gourous, ses prédicateurs prêchent la désharmonie sociale, la zizanie communautaire, pour s’assurer l’obédience totale de leurs affidés. Partout, ils repèrent les simples d’esprit, les incultes(ils sont légion), les abordent, leur font tinter les clés du paradis, les formatent et les lancent contre les sociétés d’accueil au risque de leur faire perdre de très précieux droits et avantages qu’un État de droit accorde à tous, sans distinction de race ou de religion. Et me revient, plus lancinante que jamais, une question: Qui sont les vrais ennemis de l’islam? En attendant, toutes ces aberrations, plus peut-être que le terrorisme, sont pain bénit pour l’extrême droite.
Abdelaziz Kacem