Le cri du coeur d'une jeune tunisienne : Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République
Monsieur le Président de la République,
Suite à mon éviction du Prix de son excellence le Président de la République à l’occasion de la Journée du Savoir, je vous adresse cette lettre en tant que juriste, non seulement en votre qualité de Président de la République, car c’est à votre excellence que revient l’octroi de ce prix prestigieux, mais aussi à l’éminent juriste que vous êtes.
Ce qui me pousse à vous écrire cette lettre, c’est l’injustice dont j’ai été victime dans mon pays qui me contraint à défendre ici mon droit bafoué et mon rêve légitime brisé.
Monsieur le Président de la République,
Considérant que ce Prix Présidentiel est octroyé sur la base de critère clair , objectif, mathématique et transparent à savoir la moyenne la plus élevée dans la spécialité concernée.
Considérant que ce critère est conforme aux standards internationaux en matière de prix d’excellence car il va sans dire que le mérite est la pierre angulaire de tout prix de cette envergure.
Considérant que la commission au sein du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique,chargée de soumette la liste des candidats sélectionnés pour le prix présidentiel, a décidé de façon unilatérale et au mépris des critères préétablis d’ajouter une nouvelle condition pour l’octroi de ce prix , cette condition étant la représentativité des différentes universités sous prétexte que ces dernières ne peuvent bénéficier que de trois prix d’excellence.
Considérant que la correspondance envoyée par le dit ministère aux Présidents d’universités n’a cité que trois critères à savoir celui de la moyenne la plus élevée, l’absence de redoublement et de toute sanction décidée par un conseil de discipline et qu’elle ne fait aucune mention de cette nouvelle condition de la représentativité contrairement aux règles de transparence, Considérant que je réponds à l’ensemble des critères exigés et mentionnés par ladite correspondance, la Faculté de droit et l’Université de Sfax m’ont proposée en tant que candidate à ce prix car j’ai obtenu la meilleure moyenne dans ma discipline( 16, 24) , or, à la surprise quasi générale c’est un étudiant ayant une moyenne inférieure à la mienne( 15.09) et appartenant à un autre rectorat qui a bénéficié de ce prix.
Considérant que la condition de la représentativité a été décisive dans mon éviction alors qu’elle n’aucun rapport ni avec le mérite ni avec l’excellence.
Monsieur le Président de la République,
Je voudrais exprimer ici un profond sentiment d’injustice car j’ai été spoliée d’un droit pour lequel je me suis battue pendant toute ma scolarité.
Je vous demande Monsieur le Président de la République de bien vouloir réparer cette injustice qui me porte préjudice surtout sur le plan moral.
Je compte sur votre sens de l’équité pour prendre en considération cette requête.
Veuillez agréer Monsieur le Président de la Républiquemes sentiments les plus respectueux.
Cyrine El Euch
Titulaire d’une licence en droit (Faculté de droit de Sfax)