Les sécuritaires et les militaires ne doivent pas siéger au Conseil de Sécurité nationale
Le valeureux général de Brigade (r) Mohamed Meddeb a eu raison de poser cette importante question sur Leaders : Peut-on concevoir un Conseil de Sécurité nationale (CSN), sans y associer en permanence de hauts responsables militaires et sécuritaires ? Leur -écartement avait-il écrit, « ne peut avoir la moindre justification et ne sert aucunement l’intérêt national, au contraire, cela handicape largement le processus décisionnel national en matière de Défense et Sécurité Nationale et porte fatalement, préjudice à la sécurité du pays ! »
Sa longue expérience et son sens de l’Etat l’autorisent à défendre, légitiment, ce point de vue, digne d’un examen approfondi.
Pour enrichir ce débat, et sans prétendre détenir la vérité, permettez-moi d’avancer un point de vue contraire, justifié par les considérations suivantes:
Le niveau du CSN est un niveau politico-stratégique, et non un niveau opérationnel, seuls les pays qui ont des armées à projection de forces ont dans leurs conseils le chef d état major des armées.
Dans tous les cas ces conseils n’entrent pas dans l’opérationnel et le tactique.
Le CSN pourrait faire appel à quiconque lorsque besoin existe et c’était le cas la dernière fois, le 10 juillet, suite à l’attentat terroriste d’Aïn Soltane. Les directeurs généraux de la Sûreté nationale et de la Garde nationale, y avaient été conviés en audition, avant de se retirer de la réunion pour laisser le conseil délibérer.
Ceux qui ont expérimenté les deux cas avec et sans les généraux indiquent qu’il y a sacrée différence. C’est l’avis unanime. Lorsque les militaires et les sécuritaires font partie du Conseil, ils n’étaient n’étaient pas à l’aise devant leurs ministres, quelque peu gênés, ne se risquant pas à les contredire devant les trois présidents. Les autorités politiques, elles aussi, ne veulent en débattre qu’entre elles.
La notion de sécurité nationale est tellement large et elle ne se limite pas au volet sécuritaire et de défense seulement, alors il faut appeler au moins une dizaine de ministres qui sont prioritaires d’être présents et plus concernés que les généraux.
Enfin, il y a d’autres conseils plus spécialisés comme le CSA (Conseil supérieur des Armées) présidé par le Président de la République, chef suprême des Forcées armées, il y a aussi le CSS (Conseil supérieur de sécurité) présidé par le chef du Gouvernement qui est opératif et opérationnel où il y a les membres du CSA et les directeurs généraux du Ministère de l’Intérieur, en plus des ministres.
Respectueusement, mon Général. Le débat reste ouvert.
Un ancien militaire
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