Le palais beylical d'Hammam-Lif menace ruine : il sera vidé de ses occupants avant fin juillet
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Après un si long silence, voilà que les autorités régionales et les autres parties concernées se décident à réagir à la longue agonie d’un haut lieu de l’histoire contemporaine de la Tunisie, le palais beylical d’Hammam-Lif, surtout pendant la première moitié du XXe siècle. Principale décision prise : vider le palais de ses habitants ( les 92 familles) qui y résident depuis la révolution dans des conditions infrahumaines pour les installer à titre provisoire dans des logements sociaux, à charge pour ces autorités de contribuer au paiement du loyer.
Il est à noter que la dernière réunion relative au sort du palais et de ses occupants remonte au 5 novembre 2016. Il était alors question de le restaurer et de le classer, mais le directeur général de l'Intitut National du Patrimoine n'avait pas pu y accéder pour évaluer les dégâts subis, à cause du refus des résidents. Aujourd'hui, les soucis sont tout autres. Il n'y a plus rien à restaurer. Il s'agit surtout de prévenir une catastrophe humaine, car le bâtiment menace ruine.
La construction de ce palais remonte à 1750. Jusqu'aux années 40 du siècle dernier, les beys régnants y résideront pendant l'hiver en raison des propriétés des eaux thermales de la ville très efficaces contre les maladies rhumatismales. L'un de ses derniers occupants aura été le Bey Moncef qui y résidera jusqu'à sa déposition inique par les autorités militaires françaises en 1943 et son exil en Algérie.