News - 18.07.2018

Yadh Ben Achour répond à ses détracteurs : Ni élection, ni présence, ni vote…

Yadh Ben Achour répond à ses détracteurs : Ni élection, ni présence, ni vote…

Le Pr Yadh Ben Achour a-t-il « voté au nom de la Tunisie, en faveur du représentant d’Israel, Yuval Shani, pour la présidence du Comité des droits de l’homme » de l’ONU ? L’accusation, guère avérée et largement orchestrée à travers les réseaux sociaux est aussi grave que lourde. Amorale en plus. Ce qui l’obère davantage, c’est l’absence de toute vérification même par ceux qui l'ont partagée, et la volonté manifeste de ses auteurs de nuire à la réputation au professeur Ben Achour. Ancien Doyen de la Faculté des Sciences juridiques de Tunis, auréolé de nombreux doctorats honoris causa et il a été président au lendemain du 14 janvier 2011, de la Haute instance (*) qui a fondé la transition politique jusqu’aux élections de la Constituante, le 23 octobre 2011. Ses ouvrages et son engagement en faveur des droits et libertés font référence. Sans pour autant le mettre à l’abri des cabales.

Qu’en est-il au juste ? Beaucoup de contre-vérités, comme nous le confirme le professeur Yadh Ben Achour, depuis Genève, où il participe actuellement aux travaux du Comité. Ni élection, ni présence le 2 juillet et participation au vote, ni vote en faveur : la vérité est autre. Plus encore, les membres du Comité siègent en tant qu’experts indépendants et non de représentants de leur Etat.

Explications.

Le contexte

L’actuel président du comité des droits de l’homme, Yuji Iwasawa, de nationalité japonaise, a été élu le 22 juin dernier par le Conseil de Sécurité comme juge à la Cour internationale de Justice. A titre intérimaire, l’un des vice présidents du comité des droits de l’homme, M. Yuval Shani, de nationalité Israélienne, a été désigné pour le remplacer comme président du comité, pour les deux prochaines sessions, celle d’octobre 2018 et celle de mars 2019, en attendant qu’un nouveau président du comité soit élu en mars 2019. Cette désignation a eu lieu le 2 juillet, au cours de la première journée de la 123 ème session du comité des droits de l’homme.

Les précisions irréfutables

Tout d’abord, il ne s’agit nullement d’une élection du président du comité des droits de l’homme. Il n’y a jamais eu de vote.
Deuxièmement, cette désignation est provisoire et ne vaut que pour les deux prochaines sessions du comité.
Troisièmement, Yuval Shani, s’était présenté en 2016 contre Iwasawa aux dernières élections et n’a pas été élu. Et au cours de ces élections, j’avais participé au vote et j’avais voté contre lui, au profit de Iwasawa
Quatrièmement, le 2 juillet 2018, je n’étais même pas présent puisque je suis arrivé au comité avec deux journées de retard, le 4 juillet. Le 2 juillet, j’étais encore à Abidjan.

Cinquièmement, au comité des droits de l’homme nous ne siégeons nullement comme représentants de l’État. Nous sommes élus par l’assemblée générale des Nations unies, mais nous siégeons en tant qu’experts indépendants.


(*) La Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique