Tunisie-Canada : Les 10 idées-conseils de Hédi Bouraoui aux candidats à l'émigration
Quand on lui demande quels conseils donnerait-il aux Tunisiens qui souhaitent s’installer au Canada, Hédi Bouraoui préfère énumérer des ‘’idées’’.
Je ne crois pas que l’on puisse donner des conseils à quelqu’un qui veut émigrer! Chacun(e) a ses raisons que la raison ne connaît pas pour «partir à l’étranger», comme on dit chez nous. Et c’est peut-être mieux ainsi. Cependant, j’ai quelques idées que je pourrais énumérer ici, tout en disant que c’est mon point de vue et c’est aux lecteurs / lectrices de voir s’ils / elles voudraient les suivre ou pas.
- Avant d’émigrer, renseignez-vous sur les cultures et les us et coutumes du pays où vous comptez vous établir.
- Ne jamais oublier sa culture originelle et essayer de comprendre et de vous familiariser avec d’autres différentes de la vôtre.
- Ne faites pas comme la majorité des immigrés qui rejoignent tout de suite les communautés qui leur sont proches, sinon les mêmes que la leur. Un peu comme pour les Italiens qui tentent d’habiter dans des quartiers qu’on appelle Little Italy… et pour les Chinois à Chinatown. C’est le défaut de la politique du multiculturalisme qui favorise la création de ghettos de la même culture.
- Pour cette dernière constatation, j’ai créé dès les années 70 la notion de transculturalisme définie en bref : bien connaître sa propre culture en profondeur pour la transcender, et la transmettre / transvaser à des personnes d’autres cultures et s’attendre à ce que ces dernières différentes fassent de même.
- Le processus indiqué plus haut permet la création de zones de tolérance --qui n’est que le premier pas vers l’acceptation totale de la différence -- et de paix au lieu de vouloir imposer vos convictions religieuses / politiques / philosophiques sur les personnes différentes de vous.
- Soyez des travailleurs acharnés, sérieux et ponctuels car en Amérique du Nord, «le temps, c’est de l’argent», et donc l’heure, c’est l’heure et non avant ou après l’heure. Près d’un demi-siècle que je vis au Canada, je n’ai presque jamais rencontré un Maghrébin ou un Moyen-Oriental qui respecte cette règle simple. Leur notion du temps reste la même comme s’ils étaient dans leur pays d’origine.
- Ne pas prendre son pays d’adoption comme une vache à lait seulement vivable/ solvable pour en extraire les bienfaits tout en restant figé / fixé sur le retour définitif au pays natal.
- Essayer de contribuer le mieux possible au pays d’accueil, vous lui devez au moins cette faveur.
- Acquérir des valeurs culturelles et / ou des idées-forces différentes des siennes originelles n’est pas s’appauvrir, mais plutôt s’enrichir de nouvelles données qui dynamisent et illuminent les traits de votre personnalité.
- L’essentiel, c’est d’accomplir sa tâche, qu’elle soit intellectuelle, manuelle, technique, informatique… dans les meilleures conditions, à la perfection et dans la dignité car vous serez jugé sur votre rendement / rentabilité nécessaire à votre réputation et à celle de votre pays d’origine..
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